La Covid a-t-elle eu un impact sur l’alimentation durable ?

Photo : G. Lombardo

Le durable est partout ! Nous avons interrogé Pascale Hébel, directrice du pôle consommation et entreprise du Crédoc afin de connaître les dernières évolutions des tendances de l’alimentation durable. Retrouvez d'autres questions posées dans notre article : Comment les consommateurs définissent-ils l'alimentation durable?  

 

La Covid-19 a-t-elle eu un impact sur l’alimentation durable ?

Pascale Hébel : Avec la Covid, on peut noter un renforcement des attentes sur ces sujets écologie-santé et de ces tendances d’alimentation.

Pascale Hébel, directrice  du pôle consommation  et entreprise au Crédoc. Photo : Jim Wallace

La Covid a revalorisé la parole des scientifiques et des médecins. On a entendu qu’il y a un lien entre la maladie et la dégradation de la planète et la biodiversité. Et la prise de conscience passe par l’acte d’alimentation. Concrètement, cela veut dire que dans le régime alimentaire on diminue la consommation de viande, et on mange plus de légumes et de légumineuses. Par exemple : les lentilles. Ce plat du pauvre est dorénavant revalorisé et acheté et consommé par les plus riches.

Les bac + 3 font attention à l’ultra-transformé. Ce sont eux qui tirent les choses, et non les autres classes sociales. Ils se distinguent en achetant bio, en mangeant moins de viande, et en achetant des vêtements d’occasion.

Dans nos études, je constate que les gens sont tellement angoissés par la maladie du Coronavirus qu’ils se disent qu’ils vont arrêter de se prendre la tête avec l’alcool, le tabac ou la drogue. La Covid a changé la relation à la santé. Elle a mis en avant notre relation à la mort. Et cette dernière est complexe. Le fait que cette maladie soit le danger immédiat, cela a relativisé les peurs sur des maladies de long terme, notamment dûes à l’alcool et au tabac. De plus, il faut accepter qu’il y ait un besoin de produits efficaces pour lutter contre les bactéries et virus… Le naturel baisse… la propreté et l’hygiène reviennent. Cela fait aussi bouger le discours sur les pesticides dans le vin, par exemple. La préoccupation environnementale ne fait qu’augmenter, mais les sujets bougent à l’intérieur de cela.

Les gens comprennent qu’on est moins malade quand on mange ce qu’il faut : de l’Omega-3, des produits qui ont un impact sur les vitamines et minéraux. En France, on n’est pas très forts sur la nutrition, mais cela va venir. La population vieillit.

Aujourd’hui, c’est le local qui explose. Il avait un peu baissé, mais il revient en force avec la Covid-19 et l’idée de crise économique… Car derrière le local, il y a l’idée du protectionnisme et le fait que moins de transport c’est meilleur pour la planète. Les circuits courts sont achetés par les plus riches car cela coûte plus cher. Le local a dépassé les préoccupations d’emballage, avec le sujet plastique. En tant que consommateur vous ne pouvez pas être attentifs à tout. Mais il y a de plus en plus de consommateurs qui font des gestes.

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