Au domaine des Huards à Cour-Cheverny en Loir-et-Cher, en bio depuis 30 ans et en biodynamie depuis 20 ans, un essai de pied franc du cépage romorantin est installé depuis 2016 sur 1 ha. Pourquoi une telle expérimentation ? Michel Gendrier qui a passé la gestion du domaine à son fils répond lors de la visite de journalistes de la presse gastronomique venus déguster des vins des appellations cheverny et cours-cheverny :
Nous n’avons aucune infestation sérieuse d’insectes et nous ne traitons jamais notre vignoble avec des insecticides, analyse-t-il. Pourquoi aurait-on du phylloxera ? Évidemment, nous avons mis toutes les chances de notre côté. Les pieds de romorantin ont été implantés dans une parcelle très plate afin de pouvoir l’inonder.
Selon des expériences déjà réalisées sur l'arc méditerranéen, l’immersion d’un vignoble en hiver durant trois semaines limiterait fortement le développement de l’insecte dans des parcelles sableuses. La parcelle a été découpée en trois parties avec des dénivelés de 35 cm (1,1 m au total) afin que la vigne ne soit pas inondée au-delà de 30 cm.
Nous verrons si d’ici dix ans si des symptômes apparaissent. Dans ce cas, nous aurons la solution de pouvoir inonder la parcelle.
Avec cet essai, le domaine continue à tester des modes de production qui pour certains s’apparenteraient à des risques importants. C’est ainsi que le domaine installé depuis 7 générations n’a jamais mis d’engrais minéral ni organique depuis 30 ans. En revanche, l’enherbement naturel est privilégié.
Nous y retrouvons beaucoup de légumineuses, spécifie Michel Gendrier. Ce qui s’accorde avec l’hypothèse de notre conseiller en biodynamie Jacques Mell, fondateur de Biodynamie Conseil, qui affirme que les plantes qui poussent naturellement comblent une carence du sol.
