Les constructeurs aussi demandent une transition plus longue avant l'interdiction du glyphosate

Ils demandent 5 ans de plus, 5 ans minimum de transition entre 2023 et 2028 pour sortir du glyphosate. Voici l'une des principales conclusions du rapport de l'Axema suite à une enquête réalisée auprès des constructeurs d'outils de désherbage mécanique, thermique et électrique.  

Axema a mené une étude sur la capacité industrielle à assurer une transition du désherbage systémique à base de glyphosate vers des modes de désherbage alternatifs, principalement mécaniques, en vigne et arboriculture à court terme 3 à 6 mois

C'est pour répondre aux demandes de l’ANSES et du Ministère de l’Agriculture, que l'Axema a mené cette étude entre mars et mai 2020, basée sur des entretiens de dirigeants d’entreprises, fournisseurs de solutions alternatives au désherbage chimique sous le rang en arboriculture et viticulture en France. 

Selon l'Axema, plusieurs raisons motivent la demande de "rallonge " à l'AMM du glyphosate:

  • La capacité de production des entreprises du secteur des agroéquipements est actuellement à saturation. La production actuelle est estimée à 3600 unités par an pour l’ensemble du marché pour un taux d’équipement en matériel de désherbage sous le rang de 10%. A très court terme (3 à 6 mois) une augmentation de la production est inenvisageable. « Même en multipliant la production par 2 ou 3, il faudrait selon nos calculs au moins 5 ans à partir de la date de suppression éventuelle du glyphosate pour équiper l’ensemble des exploitations viticoles et arboricoles françaises, au nombre de 50000 », confirme Frédéric Martin, président d’Axema.
     
  • Le manque de fonds propres qui ne permet pas de financer à court terme une augmentation significative des capacités de production et les difficultés de recrutement de personnel pour la production et la vente. D'après l'Axema, elles sont, comme toutes les entreprises industrielles, confrontées à une pénurie de compétences, notamment au niveau des ouvriers qualifiés et des métiers techniques.

L'étude d'Axema faîtes auprès des constructeurs met aussi en avant une "inquiétude sur la réelle capacité financière des viticulteurs et arboriculteurs à pouvoir investir dans ces outils, dont les prix varient en moyenne entre 2 000 € et 10 000 € pour les principaux."

Fort de ce constat, Axema a identifié 4 leviers principaux à activer pour accompagner de manière efficiente la transition et permettre aux industriels de s’organiser.

  1. Accompagner le tissu industriel national face au défi de l’augmentation des capacités de production et de diffusion. Dans les circonstances actuelles, les entreprises devront nouer des partenariats industriels pour développer la production via une sous-traitance en France ou à l’étranger, ou s’adosser à un groupe industriel plus puissant, disposant des outils de production ou des moyens financiers pour réaliser leur ambition de transition. Une troisième voie consisterait en un regroupement des acteurs du marché par fusions-acquisitions.
     
  2. Encourager l’attractivité de la filière industrielle pour stimuler les embauches d’emplois qualifiés. Cela pourrait passer par la création et le soutien d’un statut d’embauche aidée « Emploi agro-éco responsable » pour toute augmentation nette d’effectif sur les périmètres R&D, Production, Formation et Mise en marché.

Pour les viticulteurs, il faudrait :

  1. Créer un label d’efficacité « Performance Technique » pour tous ces équipements alternatifs.
     
  2. Accompagner et former les utilisateurs finaux. Le label d’efficacité doit s’accompagner d’un volet obligatoire de formation, l’équipement en matériel seul n’est pas suffisant pour un bon usage, selon les industriels.

Matériel

Boutique
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client abonnements@info6tm.com - 01.40.05.23.15