Une saison touristique incertaine et en circuit court

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En raison de la crise liée au Covid-2019, la saison touristique ne ressemblera à aucune autre cette année.

Mais qui viendra ? Les restrictions sur les voyages ont été et sont encore imposées par de nombreux pays. Les professionnels du tourisme, dans l’incertitude la plus totale, semblent néanmoins sûrs que les étrangers seront absents. La saison repose sur la possibilité et sur l’envie des Français de partir en vacances. Le potentiel théorique est loin d’être anodin. Chaque année, les trois quarts des touristes dans l’Hexagone sont des Français. Pourtant, on entend dès à présent que plus de 6  millions de Français ont renoncé à prendre des vacances, même dans leur pays. Pouvoir d’achat en baisse et peur de la contamination sont parmi les raisons avancées.

Loin des autres

Pour ceux qui prendront des vacances estivales, un bon nombre privilégiera cette année l’hébergement dit «  non marchand  », c’est-à-dire la maison de famille ou les vacances chez des parents ou chez des amis. Autre tendance  : le tourisme isolé. Jean-Marc Goossens, avocat au barreau de Bruxelles et intéressé aux questions immobilières, estime que « le public évitera les grands hôtels, en particulier les formules “club” avec buffets et activités de groupes. Les croisières avec des milliers de personnes qui se côtoient inspireront évidemment aussi la méfiance. On cherchera des formules de voyages en petits groupes, au sein de petites structures. D’un point de vue géographique, les centres urbains et les stations balnéaires très fréquentées seront délaissés au profit de régions moins touristiques. »

Près de chez soi

Cette analyse et d’autres indiquent que le tourisme rural sera davantage prisé, de même que les hébergements individuels. Sans y voir une opportunité, ces pis-aller pourront d’un certain côté être «  profitables  » à l’œnotourisme. Les vignobles français sont, pour une bonne partie, situés dans des départements ruraux. L’offre en logement était jugée insuffisante avant la crise mais les hébergements disponibles, notamment chez les vignerons, seront certainement demandés. Les rassemblements importants interdits et les musées fermés, il est possible que les touristes se reportent sur des activités en petits comités, comme les visites de domaines, les ateliers de dégustation…

En mettant en avant ces arguments et des conditions sanitaires irréprochables, les acteurs de l’œnotourisme ont une «  carte à jouer  ». Néanmoins, il serait dangereux d’oublier les attentes  « passées  » des touristes français. Notons parmi elles, la digitalisation et l’environnement. Les Français sont de plus en plus nombreux à passer par Internet pour se renseigner et réserver. Être (bien) visible en ligne est capital, d’où l’article de notre dossier sur la plateforme TripAdivsor. Quant à l’environnement et à l’usage de produits phyto, faut-il rappeler que même pendant le confinement, des associations écologistes ont déposé des recours devant l’État pour limiter le travail des agriculteurs. Les phyto feront très vite leur retour dans les médias car les Français, même en vacances pendant une crise, sont sensibles à ce sujet.

Un tourisme de proximité
«  La clientèle domestique sera le moteur de cette saison  », estime Jean-Baptiste Lemoyne, secrétaire d’État au Tourisme. Selon lui, les offices de tourisme ont déjà retravaillé leurs offres vers «  la proximité, les bassins locaux ou régionaux  », soit le «  tourisme en circuit court  ».

Article paru dans Viti 452 de mai-juin 2020

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