Les activités oenotouristiques redémarrent, mais lentement

La petite dizaine de viticulteurs interrogés dans diverses régions de France vivent pratiquement la même situation lors de l’après-confinement : des arrivées timides de visiteurs dans les chais et des incertitudes pour la saison estivale. Quelques idées émergent pour s’adapter à la situation.

Après ce confinement de 55 jours, les consommateurs ont-ils retrouvé le chemin des exploitations viticoles ? Fin juin, il semblerait que les activités œnotouristiques redémarrent mais très progressivement. Les foules ne se précipitent pas au chai. Certains viticulteurs se désolent que les visiteurs n’aient pas encore rejoint leur cave. Mais comme le dit l’un d’entre eux :

La vigne a continué son cycle durant le confinement. Cela relativise nos états d’âme. En ce moment, je suis plus inquiet des risques d’orage et de grêle que de l’absence de dégustateurs dans nos chais. 

Mais nombre d’entre eux se posent beaucoup de questions : les salariés vont-ils prendre exceptionnellement des vacances le week-end ? Comment s’organiser face aux incertitudes quant au nombre de personnes pour former des groupes ?

Des groupes de dix personnes maximum

En Gironde, les viticulteurs interrogés notent tous que la reprise est timide. Au château Bélingard, réputé pour ses expositions de sculptures, les dégustations n’ont pas encore repris. Des réservations commencent à arriver pour l’été. « En fait, précise-t-il, les réservations s’effectuent à la dernière minute. Tant que les cours scolaires ne sont pas terminés, la situation va être compliquée. »

À l’office du tourisme de Saint-Émilion, l’activité touristique ne représenterait que 10 % d’une année normale à la mi-juin, et 15 % à la fin de ce mois.

Petit à petit, souligne Guy-Pétrus Lignac du château Guadet, cela redémarre.

Nous recevons désormais des groupes de 10 personnes.

Au château d’Arsac, à une petite centaine de kilomètres, la situation semble identique.

Ce sont des personnes extérieures à la région qui viennent déguster nos vins.

Plus au nord, en Anjou, chez Boulet-Ladubay, Véronique Riquier attend les visiteurs avec impatience.

L’activité a repris début juin. Tous nos créneaux sont pleins, affirme-t-elle. Mais au lieu de 50 personnes, nous n’en avons que dix. Ce sont surtout des gens du troisième âge qui profitent de nos visites. Ils ont envie de parler, de communiquer après cette période de confinement. Mais face aux incertitudes pour cet été, je n’ai pas embauché de saisonniers pour nous seconder. 

Des visites uniquement sur réservation

En Provence, les visites commencent aussi tout doucement.

Jusqu’à présent, les amateurs de vin pouvaient venir sans prévenir, explique Roxane Devers, chargée de l’œnotourisme au château de Calavon de Lambesc, dans les Bouches-du-Rhône. Désormais possibles uniquement sur réservation, les visites se font par groupe de dix personnes. Cela nous permet de mieux nous organiser, de respecter les gestes barrière et de pouvoir nettoyer le matériel entre chaque groupe. Nous continuons l’opération "vins et coquillage" le samedi. Les inscriptions se font plus nombreuses, 30 à 40 personnes pour à la fois déguster des coquillages issus d’un ostréiculteur et le vin de notre propriété. 

En Champagne, les croisières et les programmes de dégustation de champagne de Jérôme Collard, sur la rivière de la Marne, ont évidemment été stoppés pendant le confinement. Ils reprennent timidement grâce aux réservations de Belges, Néerlandais et Français venus passer des vacances dans les hôtels champenois. Grâce à son autre activité, d’innovations en communication, qui redémarre elle aussi lentement, Jérôme Collard espère bien arriver à pérenniser ces croisières sur la Marne.

De nouvelles activités

En Alsace, la maison Joseph Cattin a repris elle aussi progressivement, en raison notamment du fait que l’équipe (cinq personnes) n’était pas encore au complet. La boutique a rouvert, puis le bar à vin, et à la mi-juin, toutes les activités 

Ce sont surtout les dégustations qui ont repris

, souligne Anaïs Sirop Cattin. Si les visites de caves sont possibles sur réservation, ce n’est pas le cas pour les dégustations. La maison bénéficie d’une terrasse panoramique de 2 500 m² où les clients peuvent déguster tout en respectant les gestes barrière.

Nous avons installé des mange-debout en complément de notre grande borne de dégustation, explique Anaïs Sirop Cattin. Depuis la réouverture, le nombre de clients, essentiellement de la région, fluctue beaucoup d’un jour à l’autre, sans forcément être en relation avec le temps qu’il fait. Aussi, il est difficile de prévoir l’activité pour cet été. Nous sommes dans le flou. Imaginant que nos clients seront principalement des locaux, nous avons prévu de nouvelles animations conviviales, comme les soirées tartes flambées et des brunchs le dimanche avec des prestataires. Tous les festivals étant annulés, nous espérons ainsi satisfaire la clientèle. 

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