« Nous ne connaissons pas (encore) l’impact des nécroses sur l’esca »

Une première parcelle permettant de comparer l’évolution  de plants avec différents greffages a été installée à Gaillac.

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Les nécroses générées par une greffe vont-elles faire que l’esca s’installe plus vite ou non ? Telle est la question à laquelle Olivier Yobrégat et son équipe vont tenter de répondre en suivant trois parcelles expérimentales. Des indices laissent supposer que ce facteur n’est pas le seul responsable.

Même lorsqu’elle est réussie, une greffe mécanique génère toujours plus ou moins de nécroses, qui seront surtout fonction de l’adéquation des diamètres entre le porte-greffe et le greffon. Mais à la question de savoir si le greffage mécanique, notamment en omega, peut être ou non rendu responsable d’un surcroît de symptômes d’esca, Olivier Yobrégat, ingénieur spécialisé dans le matériel végétal à l’IFV Sud-Ouest, réserve sa réponse. Impossible de conclure dans l’état actuel des connaissances. « L’étude publiée en 2017 sur l’impact du type de greffe sur l’esca a observé une moindre expression sur des vignes greffées en place et aucune différence entre omega et greffe en fente. Mais les difficultés méthodologiques liées à la comparaison de parcelles différentes font que les conclusions ne peuvent être que partielles », souligne-t-il. Pour tenter d’apporter des réponses, une expérimentation va débuter cette année, dans le cadre du projet Origine, par l’installation d’une parcelle avec des plants greffés de différentes manières par l’IFV  : à plat, en fente simple, à l’anglaise, en omega. Cette même parcelle contiendra également des francs de pied, des modalités greffées en place et des plants issus de GBH (greffe bouture herbacée), qui génère très peu de nécroses. Un suivi régulier de l’évolution des souches, de l’expression des symptômes de maladies du bois et des mortalités sera effectué. Deux premières parcelles ont déjà été plantées l’an dernier. L’une permettra le prélèvement progressif des souches pour comparer l’état des tissus internes entre les différents modes de greffage, par des techniques d’imagerie ou d’analyses plus classiques.

Des réponses partielles

Avant de disposer de données significatives, cet essai est sans doute amené à durer de longues années. « En attendant, nous avons tout de même des réponses partielles », estime l’ingénieur, citant tout d’abord les vignes franches de pied, quand même atteintes d’esca et d’autres maladies du bois au bout de quelques années, tout comme les vignes greffées. Autre indice : les vieilles vignes, qui contiennent fréquemment de nombreuses nécroses, ne sont pas forcément plus malades. Quant au mythe des très vieilles parcelles franches de pied exemptes d’esca, il n’existe pas. « Si on prend en exemple la parcelle de Saint-Mont, classée monument historique, on n’y observait pas de symptômes parce qu’elle a été recépée et marcottée sans cesse, explique Olivier Yobrégat. D’ailleurs, depuis le classement, ces techniques ne sont plus appliquées systématiquement1, et des symptômes apparaissent régulièrement. » Un problème complexe, donc.

(1) Dans l’objectif de conserver les troncs les plus anciens.

>> Sur le même sujet, lire également : « Il faut revenir à un greffage plus qualitatif »

Article paru dans Viti 452 de mai-juin 2020

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