Les vignerons audois espèrent encore une dérogation pour les traitements aériens

Les vignerons de l’Aude sont toujours dans l’attente d’une décison officielle du gouvernement sur leur demande de dérogation exceptionnelle pour utiliser des hélicoptères afin de traiter des parcelles de vignes inaccessibles pour des moyens terrestres et menacées par le mildiou et l’oïdium.

Hier au soir, les trois ministères concernés par la décision, à savoir : Agriculture, Santé et Environnement, étaient prêts à accorder la dérogation. Avec ce consensus, le premier Ministre, ultime décisionnaire, avait semble-t-il validé la demande des vignerons.

Pourtant ce matin, c’est la douche froide. L'arrêté n'a pas été publié au Journal Officiel. Le syndicat des vignerons de l’Aude ne cache pas sa déception :

Juridiquement, cela implique que la dérogation n'est officiellement pas accordée. Il faut donc attendre, et espérer, le JO de demain matin.


Mais comme l’ont répété les représentants de la filière présents à une conférence de presse donnée ce mardi 19 mai : le temps presse. La pression mildiou est très forte et la fenêtre d’intervention pour les hélicoptères est optimale à partir d’aujourd’hui et pour les jours à venir.
Selon Philippe Vergnes, président de la chambre d’Agriculture de l’Aude :

Pour traiter les 9000 ha de vigne dans l’Aude et les 1000 ha dans l’Hérault, il faudra presque 8 jours.Le dossier avance petit à petit depuis alors que chaque heures compte pour lutter contre le mildiou. La demande portée par la Chambre d’agriculture de l’Aude est fondée. Le dossier technique réalisé est complet et la réglementation pour protéger les riverains sera respectée.

Et le président de la chambre d’Agriculture précise que sera formellement exclu comme option pour l’épandage aérien, l’ensemble des produits dont le classement tox et ecotox n’est pas considéré comme favorable. Cette exclusion comporte l’ensemble des produits Cancérigènes, Mutagènes et Reprotoxiques (CMR 1 et CMR2) pour l’oïdium et le mildiou. Ils seront adaptés en fonction des types de parcelles à traiter (bio, conventionnelle…).

Les Mairies seront informées des jours, heures et zones de traitement.Tout est prêt. Les hélicoptères sont réservés, prêts à intervenir sur les parcelles balisées.Nous ne demandons pas une dérogation de ce genre sans fondements. Car pour les vignerons, opter pour l’hélicoptère plutôt que par des moyens de pulvérisation terrestre a un coût important.

Entre 90 et 130 €/ha (hors prix des fongicides) pour l’hélicoptère contre 30 à 40 €/ha pour un traitement avec un pulvérisateur tracté.
 

Une dérogation (peut-être) et avec quels produits fongicides? 

A l’attente de l’autorisation exceptionnelle s’ajoute aussi celle sur la liste des produits fongicides qui seront autorisés. Selon les dernières informations données par le syndicat des vignerons de l’Aude :

A cette heure, les informations concernant les produits autorisés ne se recoupaient pas entre les administrations, et semblaient toujours faire l'objet d'une négociation.

La chambre d’agriculture du département détaille de son côté qu’à ce stade des négociations, les vignerons auraient uniquement l'autorisation de traiter avec de la bouillie bordelaise. Pour le Président de la chambre d’Agriculture et pour les représentants des vignerons coopérateurs et indépendants, une telle décision ne serait pas acceptable:

Pour les exploitations qui ne sont pas en bio ce n'est pas suffisant. Les produits que nous demandons sont tous compatibles avec la certification HVE. Ils sont aussi bien évidemment homologués par l’Anses.


Unis pour faire sauter les verrous

Lors de la conférence de presse réunissant les professionnels, les élus et les représentants des collectivités territoriales, l'impatience et l'énervement était palpable. Pour Phiippe Vergnes:

Il y a un vrai manque de considérations de l'Etat vis-à-vis des vignerons coopérateurs et indépendants mais aussi de la chambre d'Agriculture, un organisme public. C'est une demande exceptionnelle et fondée, soutenue par tous les professionnels. Les premières demandes des ministères étaient complétement coupées de la réalité. 


De son côté, Alain Péréa, député de l'Aude et affilié à la LREM à l'Assemblée Nationale ne cachait pas les efforts déployés par son équipe et les autre députés du département:

La pulvérisation de produits phytosanitaires en agriculture par voie aérienne est interdite depuis 2015. En 5 ans, seulement une dérogation a été accordé en viticulture. Nous savions que la demande des vignerons portés par la Chambre d'Agriculture serait difficile à faire passer auprès des Ministères. Et les premières réponses ont toutes été négatives. Pour faire sauter les verrous idélologiques, il a fallu beaucoup d'énergie de mes collègues élus et des collectivités locales. Les ministères de l'Agriculture et de la Santé ont été les premiers à revenir sur leurs positions. Le ministère de l'Environnement a mis plus de temps à émettre un avis favorable de principe. Désormais, il faut un dossier béton pour que des ONG ne puissent pas avoir gain de cause en cas de recours. Les décisions ne sont pas encore officielles, mais je retiendrais que le travail auprès de l'administration et des cabinet ministériel a été difficile et pénible. Mais on avance. Il y a de l'écoute. Des verrous ont été cassés.  

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