Œnocar propose de covoiturer du vin  

Œnocar permet  de connecter conducteurs  et viticulteurs, et ainsi de réduire les frais de livraison. Photo : DR

Œnocar est un site, ainsi qu’une application de covoiturage du vin qui permet de faire transporter du vin à des particuliers. Il propose également un service de vente en ligne et de transport à un coût compétitif. Zoom sur un système dans l’air du temps.

Depuis juin  2018, le vin peut bénéficier d’un service de covoiturage, à l’image de Blablacar pour les particuliers. Les conducteurs s’inscrivent en ligne et proposent leur trajet. « Le chauffeur est récompensé soit par une bouteille gratuite pour dix livrées, soit à hauteur de 10  % de la commande, explique Daniela Da Silva, à l’origine d’Œnocar. Les demandes vont de une à cent bouteilles, avec une moyenne de huit bouteilles par commande. Pour les vignerons, cela ne coûte rien, si ce n’est du temps. Habituellement, un point de rendez-vous est donné et le vigneron pré-achemine le vin localement. Ensuite, le conducteur effectue le trajet et le destinataire vient généralement réceptionner son colis à l’arrivée. Les chauffeurs sont référencés. Nous prenons en charge le moindre incident, mais il n’y en a eu qu’un seul en deux ans. »

Le consommateur peut choisir la livraison par covoiturage  ou la livraison classique.

Un transport peu coûteux

Daniela Da Silva, Bordelaise spécialiste en qualité, sécurité et environnement, travaille dans l’univers du vin depuis 23 ans. Elle s’est associée à un développeur pour lancer la plateforme Œnocar sur Internet et sur les Smartphones. Daniela Da Silva a travaillé avec des coopérateurs, des négociants, des viticulteurs, et avec le Système de management environnemental (SME) créé par le CIVB. « La démarche collective du SME fait partie des points de départ d’Œnocar. J’ai compris qu’une entreprise ne peut pas être sur tous les fronts. Production, commercialisation, communication, transports… et d’un autre côté les consommateurs sont à la recherche de transparence et sont de plus en plus sensibles à l’environnement. En parallèle, l’œnotourisme se développe. Je me suis dit que cela pouvait représenter une solution de transport. Aujourd’hui, il est difficile de vendre à distance parce que les coûts de transport sont très élevés. De plus Blablacar avait fait ses preuves. » 

Cette équation a permis de donner naissance à un système qui met en lien des producteurs et des conducteurs, mais pas seulement. Les internautes qui vont sur le site Œnocar peuvent aussi commander les vins des vignerons inscrits à prix propriété.

10 % des ventes de vin par Internet

Daniela Da Silva est à l’origine de la création d’Œnocar.
Pour les viticulteurs inscrits sur le site, cela représente un service supplémentaire de transport à un prix compétitif. C’est utile car, selon le baromètre Sowine, les acheteurs de vin en ligne regardent en priorité le prix du vin et celui de la livraison avant de commander des bouteilles sur Internet. « Il existe environ 300 sites d’e-commerce qui commercialisent du vin, et les ventes en ligne se développent. L’achat sur Internet représente 10 % des ventes de vin en France. Si un vigneron ne vend pas par ce biais, il perd un potentiel de ventes. » Daniela Da Silva évoque un tarif compétitif pour ce service : « Nous avons développé la prestation de livraisons sur rendez-vous qui, de plus, n’impose pas d’utiliser du carton renforcé plus lourd et plus cher. Cela offre une meilleure marge au vendeur, car nous ne prenons que 10  %. »

Les vignerons s’inscrivent gratuitement sur le site et n’ont pas d’abonnement à payer. Ils doivent seulement s’engager à respecter les conditions du site : proposer leurs vins à prix départ cave et récompenser les covoitureurs. L’acheteur en ligne décide, au moment de sa commande, de se faire livrer par covoiturage, ou par livraison classique.

L’avis sur Œnocar du côté conducteurs
« Je suis inscrite depuis le début. Mon mari et moi sommes amateurs de vin, et nous avons connu Œnocar par le biais d’une productrice chez qui nous étions passés, dans le Bordelais, confie Laurence Vallet. Elle nous a expliqué le système et, depuis, je covoiture du vin régulièrement lors de mes trajets, depuis Nantes où je réside, lorsque je vais dans le Bordelais ou dans d’autres régions. Lorsqu’une commande est passée, nous recevons une alerte par l’application. Si on peut faire la livraison, on se met d’accord avec la personne qui a commandé. De mon côté, j’ai parlé d’Œnocar à des amis et ils ont commandé du vin. Quand je me déplace, je les préviens. Cela permet de minimiser les transports pour les vignerons. Et nous, en tant que conducteurs, nous sommes rémunérés soit par un pourcentage soit par une bouteille. »

Un canal de vente complémentaire

« Je me suis inscrite il y a seulement un mois, et pour l’instant je n’ai pas eu de commande, mais c’est un système intéressant parce que cela évite de déplacer de gros camions pour de petits colis, explique Isabelle Lippe en Bourgogne. Actuellement c’est calme, mais je pense que pendant l’été il y aura plus d’opportunités parce qu’il y a beaucoup de touristes de passage au domaine. »

Développer une solution annexe

De son côté, la pionnière du système, Florence Prud’homme, propriétaire du Château Saincrit dans le Bordelais, évoque son expérience : « Je connaissais Daniela De Silva par le biais du SME. J’ai accepté de participer et je lui ai donné mon ressenti pour que chacun profite de l’expérience et du point de vue de l’autre. C’est positif car cela permet de connecter les gens autour du vin, et des conducteurs vont aussi ramener du vin que les acheteurs n’auraient pas pu aller chercher. Les touristes de passage me demandent souvent si je livre. Ils sont généralement refroidis par les tarifs classiques de livraison. Quand je leur parle d’Œnocar, ils trouvent que c’est vraiment une solution intéressante. Cela permet de réduire les frais de transport, c’est écoresponsable. Au départ certaines commandes n’ont malheureusement pas été honorées car il n’y avait pas de trajet existant. J’ai suggéré de développer une solution annexe, quitte à compenser la différence de coût. Daniela Da Silva a proposé une solution de transport en plus du covoiturage à un prix compétitif. » 

S’il n’y a pas de covoitureurs…
« Lorsque le client valide son panier, il doit choisir entre le covoiturage et la livraison par transporteur. S’il prend la première option, mais qu’il n’y a pas de covoitureur : au bout d’une semaine, la commande s’annule, sauf si le producteur est d’accord pour payer les frais de livraison par transporteur, ce qui correspond à environ 15 à 20  % du montant de la commande au lieu de 10  % prélevés par covoiturage. Dans ce cas, Œnocar se charge d’organiser la livraison avec son transporteur et reverse les 80 à 85  % au producteur. En revanche, si la livraison par transporteur est choisie par le client, c’est le tarif par transporteur de nos partenaires Mailboxes ou La Ruche Logistique qui s’applique. »

Moins de casse

La vigneronne évoque les ventes : « Sur douze mois, j’ai réalisé 1 000  euros de chiffre d’affaires. Ce ne sont pas de gros volumes, mais je n’ai pas fait de promotion. C’est un service complémentaire et original. Cela change du transporteur normal qui va prendre 10 euros supplémentaires s’il doit monter un étage… Là, il y a prise de contact entre celui qui livre et la personne chez qui il va livrer. Et il y a moins de casse par rapport à un camion, parce que ce sont de plus petits volumes. Les gens transportent dans leur voiture et ils font attention, c’est un service original et de qualité. »

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