Comment définir ses besoins en guidage ? 

 «Une fois le signal déterminé, le choix de la console  peut se faire. Il s’effectue surtout en fonction des besoins à court et à moyen terme de l’exploitant. »

Si le guidage devient de plus en plus courant dans les fermes françaises, il est parfois dur pour ceux qui n’ont pas encore franchi le pas d’y voir clair parmi la pléthore de solutions disponibles sur le marché. Pour s’y retrouver dans ce domaine particulier, à mi-chemin entre informatique et machinisme agricole, nous avons demandé à Thomas Sallembien, responsable régional des ventes chez Trimble France, de nous expliquer le cheminement pour construire un cahier des charges cohérent selon ses besoins.

Glonas, Egnos, RTK, RTX… vous avez sans doute déjà entendu tous ces termes à un moment ou à un autre, si vous vous êtes intéressés de près ou de loin au guidage. Mais parfois, au moment de franchir le pas, il devient compliqué de s’y retrouver et de chiffrer une solution qui correspond réellement à ses besoins. Pour essayer d’y voir plus clair, Thomas Sallembien, responsable des ventes Trimble France, conseille à ses clients de faire un cahier des charges en entonnoir : « Il faut toujours partir du niveau de précision attendu, qui dépendra surtout des cultures en place sur l’exploitation, puis choisir l’écran nécessaire, et enfin opter pour le type d’assistance au guidage ou d’autoguidage », précise l’expert.

Précision, dérive, répétabilité ?

Choisir le bon signal est sans doute l’étape la plus complexe. Il faudra s’y retrouver entre précision au sol, dérive et répétabilité. « Chez Trimble, l’offre commence par le signal de base, disponible sans abonnement : l’Egnos, détaille Thomas Sallembien. Ce signal offre une précision de l’ordre de 15 à 20  cm. Mais attention, ce signal gratuit s’est nettement dégradé en matière de dérive depuis deux ou trois ans. » 

Pour compenser ce problème de dérive – la ligne de référence se décale lentement avec le temps, faussant ainsi tout votre guidage – Trimble propose désormais le signal Range Point RTX. Celui-ci ne nécessite pas de déblocage sur la console, mais un abonnement annuel de 325  €. Il permet une précision de l’ordre de 10 à 15  cm selon Trimble. « Mais sur le terrain, nous sommes souvent entre 5 et 8  cm de précision, constate Thomas Sallembien. Il peut être couplé à de l’autoguidage. Les signaux RTX sont compatibles avec toutes les constellations satellites, comme Glonas, Gallileo, Beidou, à condition d’utiliser un récepteur compatible, comme le Nav 900. » Pour être vraiment plus précis, Trimble propose depuis quelques années un signal qui pourrait être qualifié de RTK par satellite : le CenterPoint RTX. « Il s’agit d’un signal capable d’atteindre une précision de l’ordre de 2 à 3 cm, et qui offre de la répétabilité. C’est-à-dire que la dérive dans le temps est nulle. » Selon le nombre d’années d’engagement, l’abonnement annuel tourne autour de 650 euros auxquels il faudra ajouter les 4 500 euros nécessaires pour débloquer la console afin qu’elle puisse recevoir ce type de signal. Mais il n’y a pas besoin d’ajouter une antenne supplémentaire ou un modem, cela reste simple à mettre en œuvre. »

Vantage Atlantique-Méditerranée

RTK  : radio ou téléphone ?

Et le RTK dans tout ça alors ? « Il reste toujours deux solutions qui s’affrontent sur le marché, confirme Thomas Sallembien. Chacune offre une précision de l’ordre de 2 à 3 cm, avec une répétabilité dans le temps. La première est le RTK radio, qui perd du terrain. Nombreux sont les concessionnaires qui ont monté un maillage important de balise RTK, il y a bientôt une dizaine d’années. Cette solution, de l’ordre de 4 500 euros toujours, implique de débloquer sa console, et d’avoir deux antennes sur le toit : l’une pour les satellites, et l’autre pour la radio. Mais aujourd’hui, les installations sont vieillissantes, avec un coût d’entretien élevé, et nombreux sont les utilisateurs à se tourner vers du RTK par téléphone ou satellite, technologie qui n’existait pas à l’époque. Dans le cas du RTK par téléphone, l’utilisateur possède un modem en cabine qui reçoit une carte SIM. » Après avoir défini le choix du signal, vient celui de la console. « Chez Trimble, nous avons décidé de bien simplifier la gamme. Le choix de la console se fait surtout en fonction des besoins à court et à moyen termes. Si l’utilisateur veut se tourner vers de l’Egnos uniquement, sans besoin d’évoluer dans les années à venir, notre nouvelle console d’entrée de gamme GFX 350 fera l’affaire. Mais s’il veut commencer doucement pour se faire une idée, et ensuite évoluer progressivement, il est préférable qu’il se dirige vers notre modèle cœur de marché, la GFX 750. Elle est capable d’automatiser la conduite du tracteur (autoguidage), la gestion de tronçons et de débit (DPAE) sur un pulvérisateur ou un épandeur, de déclencher automatiquement l’arrosage des complants… »

Assistance au guidage ou autoguidage ?

Enfin, la dernière question à se poser concerne l’autoguidage, qui n’est pas uniquement réservé au RTK ! « Chez Trimble, nous dissocions l’assistance au guidage et l’autoguidage, prévient Thomas Sallembien. Pour la première solution, nous proposons l’EzSteer ou l’EzPilot, qui sont une molette ou un volant moteur qui viennent jouer sur la direction du tracteur. Mais dans les deux solutions, le chauffeur devra replacer manuellement le tracteur sur la ligne de guidage, et ensuite activer le système d’assistance au guidage. Il ne sera pas possible de faire de demi-tour automatique, et dès que la marche arrière sera enclenchée, le système de guidage se coupera. De plus, il faudra rouler à une vitesse supérieure à 1,6 km/h pour pouvoir l’enclencher. Pour avoir tous les avantages de l’autoguidage, l’utilisateur devra se tourner vers une solution d’AutoPilot complet, qui sera actif aussi bien en marche avant qu’en marche arrière, et dès 200 m/h. Cela est compatible avec les prédispositions des tracteurs neufs en sortie d’usine et avec tous les tractoristes du marché. La solution vient directement se reprendre sur l’hydraulique du tracteur. Notre dernière innovation est l’AutoPilot MotorDrive. Il s’agit d’un mix entre les précédentes solutions. Un moteur sur le volant est connecté sur le même gyroscope utilisé pour l’AutoPilot complet. Cela nous permet d’avoir les mêmes performances qu’un asservissement hydraulique, mais avec une assistance électrique, moins coûteuse. »

 

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Article paru dans Viti 451 d'avril 2020

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