Viti-protect K30  génère un brouillard efficace contre le gel... dans certaines conditions

Plus d’une vingtaine  de Viti-Protect K30 sont  en fonctionnement dans  le vignoble français. Photo : DR

Les premiers retours d’expérience de viticulteurs utilisant le Viti-Protect K30 pour protéger leurs vignes contre le gel sont globalement positifs. L’efficacité de cet appareil est toutefois conditionnée par la vitesse du vent et par la configuration du vignoble. 

Dans la lutte contre le gel, le Viti-Protect K30 donne de premiers résultats intéressants, mais dans certaines conditions. Depuis janvier  2018, la société Pulsfog France1, basée en Haute-Garonne, distribue ce thermonébulisateur qui projette sous forme de microgouttelettes une solution à base d’eau, de glycérine (dont la fonction est d’alourdir la préparation) et d’oligoéléments. La nappe de brouillard qui se forme peut protéger une zone de 8 à 10 hectares, en quatre heures de travail environ

En cas de vent supérieur à 6 ou 7 km/h, Brice Lanneau, gérant de Pulsfog France, reconnaît que l’utilisation devient « ingérable ». Un essai réalisé au château Gaudrelle (Indre-et-Loire), avec un vent qui soufflait jusqu’à 25-30 km/h, n’a en effet pas été concluant. Par ailleurs, ce vignoble de 20 hectares, situé sur les coteaux, ne semblait pas adapté à l’emploi de l’appareil.

« Ce genre de brouillard réagit comme le froid, il descend et il nappe les fonds de cuvette. Un vignoble en cuvette sera donc plus avantagé qu’un vignoble en pente », affirme Brice Lanneau. Stéphane Duret, propriétaire du château du Bois-Huaut (Loire-Atlantique), confirme, en effet, qu’« il faut un terrain enclavé, à l’abri des vents ». Avec sa machine, il protège un îlot de 10 hectares sur les 24 hectares de vignes. Au château Haut-Reys (Gironde), Grégoire Gabin estime que l’engin se prête bien à la configuration de son vignoble de 20 hectares, dont une partie se situe en cuvette. François de L’Espinay, propriétaire du château Nitray (Indre-et-Loire), l’utilise quant à lui sur les 10 hectares de son vignoble, entouré en partie par des forêts. « Tout doit être d’un seul tenant, prévient-il. Quand on passe, le brouillard peut tenir 30 minutes. Parfois plus. Dans ce cas, on peut repasser 45 minutes après. »

Selon la direction du vent et la configuration de la parcelle, le conducteur peut choisir de circuler dans les rangs, sur des bordures du vignoble, ou bien de rester statique pendant plusieurs minutes à un endroit stratégique. « J’ai constaté que, souvent, le courant d’air froid vient de la nationale. Avec le tracteur, on peut faire des allers-retours près de cette route. Il faut jouer avec le vent », explique François de L’Espinay.

Binôme et drone

Sachant que le brouillard peut être très épais2, un travail en binôme est envisageable, avec un conducteur et une personne placée en hauteur pour le guider. « Cette année, nous allons voir si nous pouvons nous aider d’un drone », indique Stéphane Duret.

S’agissant de la prise en main, le Viti-Protect K30 peut demander un temps d’adaptation. Grégoire Gabin n’a eu que trois jours pour se familiariser avec la machine : « Elle a fonctionné jusqu’à 6 h 30, puis le carburateur s’est étouffé tant il y avait de brouillard. Je n’ai pas pensé tout de suite à sortir la machine du brouillard. Quand c’est devenu moins dense, elle a redémarré mais c’était trop tard. » Plus de trois semaines après, il a de nouveau utilisé l’appareil, cette fois sans incident. Même si, en définitive, il n’a pas pu sauver tout son vignoble, Grégoire Gabin se dit relativement satisfait de son acquisition. Pour François de L’Espinay, qui reconnaît une certaine efficacité du Viti-Protect K30, son prix et celui de la solution (plus élevé pour celle autorisée en bio) sont deux inconvénients majeurs. La machine est vendue autour de 21 000  euros HT. Au niveau de la consommation (essence et solution standard), il faut compter environ 200  euros par heure. D’ici deux ou trois ans, un nouveau modèle sera commercialisé : le Viti-Protect K50. « Il est plus costaud, plus puissant. Avec une capacité de 40 litres d’essence, il sera aussi plus autonome », précise Brice Lanneau. Actuellement, avec 20 litres d’essence, le Viti-Protect K30 dispose d’une autonomie allant de deux heures à deux heures et demie.

(1) En partenariat avec BV Dis (Loire-Atlantique).
(2) Pour éviter tout danger, la signalisation sur les routes et la prévention sont recommandées.

Le projet Sictag suit de près les tours anti-gel
Le projet Sictag suivra, jusqu’en 2022, des tours antigel  de Chinon à Quincy. Photo : O. Lévêque/Pixel6TM
Projet PEI (partenariat européen pour I’innovation) soutenu par la Région Centre, Sictag (système innovant d’aide à la décision connecté des tours antigel) est un programme sur trois ans, monté par les vignerons de Quincy et par la fédération des Cuma du Centre-Val de Loire. Parmi les partenaires apparaissent l’IFV, l’Inrae, ainsi que les sociétés Scanopy, Cesbron et Weather Measures. Le réseau de parcelles suivies va de Chinon à Quincy. Le projet Sictag comprend quatre volets : modélisation du risque ; anticipation du risque ; caractérisation des TAG ; application. « L’enjeu est de connaître dans le détail le fonctionnement des tours et leurs synergies, afin d’optimiser le maillage et leurs réglages », souligne Guillaume Delanoue, de l’IFV. Dans les livrables figurent la diffusion de fiches techniques de fonctionnement de chaque modèle et un protocole d’utilisation des tours existantes en synergie.

 

Ombrea promet de lutter contre le gel printanier tardif
Le pilotage des ombrières est assuré par des algorithmes prenant en compte les besoins de la plante et les données provenant des capteurs disposés dans la culture.  Photo : Ombrea
En plus de pallier les effets de la sécheresse et de la grêle, les ombrières intelligentes développées par la start-up aixoise Ombrea devraient pouvoir aussi protéger les vignes contre le gel printanier tardif. Mais cela reste à confirmer. Sur son site expérimental de Rians (Var), mis en place en juin 2019 avec ses partenaires (l’IFV et la Société du canal de Provence), Ombrea aimerait notamment démontrer que son dispositif évite d’exposer les jeunes pousses aux gelées tardives printanières en maîtrisant le débourrement de la vigne. « La reprise du cycle de celle-ci est liée aux signaux environnementaux. Grâce au déploiement des ombrières, on peut limiter la montée en température, et donc décaler le cumul en degrés-jours. Le signal lumineux est également réduit », avance Samuel Roy, ingénieur agronome chez Ombrea.
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Article paru dans Viti 450 de mars 2020

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