La charte du Syndicat de défense des vins nature’l bientôt validée

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Créé en octobre 2019, le Syndicat de défense des vins nature’l a dévoilé la charte d’engagement des vignerons. Explications.

Le Syndicat de défense des vins nature’l s’est réuni en assemblée générale le 3 février aux Salons de Loire, à Angers. Les participants, environ 25, ont voté à l’unanimité le projet de charte intitulé « Vin méthode nature ». Le président Jacques Carroget et le secrétaire adjoint Gilles Azzoni en ont expliqué largement les objectifs et le contenu. « Le vin “nature”ou “naturel”, il s’en fait, il s’en vend et il s’en boit beaucoup depuis 8 000 ans, a expliqué le président. Or, aujourd’hui, en France comme en Europe, ce vin originel et original n’existe pas, il n’a aucune reconnaissance officielle. Il est même interdit, sous peine de poursuites, d’en faire mention à titre commercial. » Et d’ajouter : « Nous avons eu envie de créer un engagement possible pour les vignerons qui souhaitent produire ce type de vin et de déterminer dans le même temps une définition adéquate. Pour ce faire, nous avons repris celle qui était déjà rédigée par l’association des vins naturels (AVN). »  Jacques Carroget rappelle les pratiques actuelles : des vins sans sulfites ajoutés ou avec un faible ajout. Le 21 février, le syndicat avait rendez-vous avec la DGCCRF pour finaliser l’écriture de la charte qui se décline en douze points. « Le vigneron s’engage sur l’honneur à la respecter », précise Jacques Carroget.

Le syndicat s'est doté d’une charte d’engagement qui devrait permettre au vigneron de produire du vin selon la méthode dit "nature".

Moins de 30 mg/l de sulfites possibles

Parmi les points importants de la charte figure l’obligation d’être certifié en agriculture biologique, de vendanger manuellement, de n’ajouter aucun intrant, de ne pas modifier la constitution du vin et de n’avoir pas recours à des techniques physiques brutales (osmose inverse, filtrations, flash pasteurisation…). Quant à l’ajout de sulfites, il est interdit avant et lors des fermentations. Mais une certaine souplesse est tolérée. Il est possible qu’un vin dont les analyses révèlent moins de 30 mg/l de sulfites puisse correspondre aux critères à condition de le mentionner sur l’étiquette à l’aide du logo dédié. Cette tolérance rend compte d’une certaine réalité. « Même sans ajour, des vins peuvent tout de même contenir des sulfites, jusqu’à 50 mg/l d’après les analyses », a indiqué un participant. Et Jacques Carroget de préciser : « Certes, le vigneron peut frauder, mais il serait stupide de le faire puisque, tôt ou tard, les contrôles seront là pour le vérifier. Il peut aussi rajouter des sulfites sans dépasser les moins de 30 g/l, mais cela regarde sa conscience. »

Deux logos sont possibles : “vin méthode nature sans sulfites ajoutés”, d’une part, “vin méthode nature avec moins de 30 mg/l de sulfites ajoutés”, de l’autre. Par ailleurs, le vigneron s’engage sur la cuvée. « Si pour un millésime, elle ne correspond pas aux critères de la charte, celle-ci doit changer de nom pour ne pas usurper le consommateur, insiste Jacques Carroget. La cuvée pourra être estampillée “vin méthode nature” lorsqu’elle correspondra à nouveau aux critères de la charte. » 

Le syndicat vise les 1 000 adhérents

Après avoir adhéré au syndicat (moyennant 30 euros par an), le vigneron qui souhaite produire des vins sans sulfites doit déclarer la cuvée (le volume maximum) avant le 10 décembre de chaque année. Il transmet ensuite une analyse cofrac Frantz Paul, par lot ou par cuvée, après la mise en bouteille. Lors des contrôles inopinés que déclenchera le syndicat, le vigneron doit pouvoir présenter les documents de traçabilité ainsi que le cahier de cave. Après vérification, le syndicat autorise le vigneron à utiliser le logo. Chaque cuvée engagée lui revient à 20 euros.

À l’ouverture de l’assemblée générale, 168 adhérents étaient inscrits (44 vignerons, 50 professionnels du vin et 74 consommateurs). « Nous espérons atteindre les 1 000 membres d’ici trois ans, dont la moitié de vignerons, note Jacques Carrojet. Nous souhaitons aussi faire évoluer cette charte privée en charte publique, et pourquoi pas européenne… » 40 vignerons suisses l’ont déjà adoptée.

Article paru dans Viti 450 d

e mars 2020

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