Le sainfoin, efficace contre les nématodes du court-noué

L’Inra de Colmar, en partenariat avec l’entreprise auboise Multifolia, vient de conduire une expérimentation de trois ans sur les plantes à action nématicide en viticulture. La finalité ? Lutter biologiquement contre le court-noué par la sélection de composés végétaux antagonistes du nématode Xiphinema index, vecteur du virus, et réduire la durée de mise au repos forcée du sol avant replantation – donc les pertes économiques associées. « De huit-douze ans actuellement, à deux ans », escompte Olivier Lemaire, coordinateur scientifique du projet Biocou à l’Inra.

Les chercheurs ont d’abord analysé par la spectrométrie de masse le contenu d’exsudats racinaires (infusions de racines) et de parties aériennes de fabacées telles que le lotier, la luzerne et surtout le sainfoin. Ils ont ainsi pu identifier un cocktail de molécules issues du métabolisme secondaire de ce dernier. Notamment des tanins condensés qui, une fois mis en contact direct avec le ver microscopique, précipiteraient sa mort par une dégradation de la kératine de surface, ouvrant la voie à d’autres molécules actives. Ces résultats devraient prochainement faire l’objet d’une publication.

Population de nématodes divisée par trois

Produits par Multifolia, des granulés à base de parties aériennes broyées de sainfoin sont déjà commercialisés. Mais ils sont pour l’heure uniquement homologués en nutrition animale, compte tenu de leur efficacité vis-à-vis des nématodes intestinaux des mammifères… « Suite à des tests réalisés au tout début de l’étude, avec le sainfoin et le lotier, en système contrôlé sous serre, la population initiale de Xiphinema index (20 à 30 individus/kg) a été divisée par trois en quatre mois », constate Olivier Lemaire.

Les données provenant d’essais au vignoble utilisant pour partie ces granulés de sainfoin, en Champagne, en Alsace et bientôt en Bourgogne, seront disponibles dans les cinq années à venir. « La prochaine étape, pour nous, serait de couper la liaison entre le nématode et le virus du court-noué, afin d’obtenir des nématodes non transmetteurs », annonce le chercheur.

Viti hors-série 31 de décembre 2019

Article paru dans le hors-série 31 de décembre 2019

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