Pourquoi insérer une clause pénale dans les contrats ?

La clause pénale peut se révéler un outil intéressant pour un créancier en cas d’inexécution d’un contrat. Attention, elle ne fonctionnera qu’en cas d’adhésion réelle des deux parties. 

La clause pénale, régie par l’article 1231-5 du Code civil, est la clause par laquelle une partie à un contrat s’engage à payer à son cocontractant une indemnité forfaitaire prévue à l’avance et, indépendamment du préjudice subi en cas d’inexécution totale, partielle ou tardive de ses obligations. Cette clause, bien que très avantageuse, n’est pas toujours licite et peut être déclarée réputée non écrite, c’est-à-dire qu’elle ne produira aucun effet, comme si elle n’avait jamais été inscrite.

Une mise en demeure préalable obligatoire

En effet, il n’est pas possible d’inscrire une telle clause dans un contrat d’adhésion que le consommateur n’a d’autres choix que d’accepter. Il est en de même en droit du travail où ces clauses sont prohibées, en raison de l’interdiction des sanctions pécuniaires. La clause pénale doit impérativement résulter de l’accord de volontés des parties au contrat. 

L’avantage majeur de cette clause est sa mise en application. Le créancier victime de l’inexécution des obligations du débiteur n’aura pas à prouver le défaut d’exécution du contrat pour réclamer l’indemnité de sanction prévue par la clause. De même, la démonstration de l’existence d’un préjudice n’est pas nécessaire pour sa mise en application. Néanmoins, une mise en demeure du débiteur doit être faite préalablement pour déclencher l’application de celle-ci. 

Une exception existe lorsque l’exécution des obligations n’est plus possible, par exemple lorsqu’un délai précis à respecter a été dépassé. Autrement dit, lorsque l’inexécution est définitive, la mise en demeure n’est plus nécessaire. Cela reste tout de même exceptionnel, cette dernière étant absolument obligatoire dans la majorité des cas. 

Le montant de l’indemnité dépend de la seule volonté des parties. Il est tout de même important de préciser que l’article 1231-5 du Code civil prévoit la possibilité pour le juge de réévaluer ce montant, si ce dernier est manifestement excessif ou dérisoire. Il en est de même si l’inexécution n’est que partielle et que les parties n’ont pas prévu cette hypothèse. Dans ce dernier cas le juge pourra modérer l’indemnité pour qu’elle ne devienne pas excessive. 

Une garantie supplémentaire

La présence d’une telle clause dans un contrat n’a aucune force obligatoire quant à son application. En effet, le créancier victime de l’inexécution peut choisir une autre voie de recours à celle initialement prévue par le contrat. Ainsi, il peut saisir le tribunal d’une demande d’exécution forcée ou de réparation portant sur un montant supérieur à celui prévu initialement par la clause pénale. Finalement, la clause pénale apporte une garantie supplémentaire au créancier d’obtenir l’exécution du contrat, le montant de l’indemnité étant généralement dissuasif, tout en n’obligeant jamais ce dernier à l’appliquer si elle n’est pas la solution la plus avantageuse pour lui.

Article paru dans Viti 445 de septembre 2019

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