LabelPulvé : Comment sont classés les pulvérisateurs viticoles ?

La qualité du dépôt de la bouillie est évaluée sur les feuilles de vigne artificielles du banc d’essai EvaSprayViti. © C.Even/ Pixel6TM

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Le dispositif LabelPulvé a été officiellement lancé le 18 juin dernier.  Il vise plus particulièrement à guider les viticulteurs dans le choix de pulvérisateurs viticoles performants en matière notamment de réduction des intrants phytosanitaires.

 

A+, A, B et C sont les quatre notations de LabelPulvé, une marque déposée par l’IFV. Ce dispositif labellise les pulvérisateurs viticoles selon leur performance d’application, dans l’optique de réduire l’utilisation d’intrants. Il répond ainsi aux enjeux sociaux et environnementaux de la filière vins. 

LabelPulvé a été développé dans le cadre de deux projets1 ÉcoPhyto menés par l’UMT EcoTech (IFV et Irstea, avec la collaboration des chambres d’agriculture et du CIVC) et résulte du constat qu’il existe une grande diversité de matériels et de réglages dans le vignoble français. « Comment s’y retrouver ? Quels sont les matériels et pratiques performants ? », présente Jean-Paul Douzals, chercheur spécialisé en pulvérisation à l’Irstea. 

Dans le cadre de l’étude, les expérimentateurs ont choisi d’évaluer la capacité des pulvérisateurs à maintenir un dépôt sur le végétal identique à celui obtenu avec un matériel de référence – une voûte pneumatique utilisée tous les deux rangs – utilisé à pleine dose par hectare à chaque stade végétatif. « Les essais au champ sont difficilement répétables selon les conditions météorologiques. Un des objectifs intermédiaires a donc été d’élaborer un banc d’essai », indique Jean-Paul Douzals. 

 

À l’occasion du lancement officiel de LabelPulvé, le 18 juin 2019 à Montpellier, des démonstrations de matériel ont été réalisées sur le banc d’essai EvaSprayViti. © C.Even/ Pixel6TM

Trois stades de végétation testés

Le banc EvaSprayViti a été mis au point en ce sens. Il s’agit d’une vigne artificielle qui reproduit quatre rangs de 10 m de long chacun. Elle permet de moduler les largeurs d’interrang (1,10 m ou 2,50 m) afin d’évaluer les machines en vignes étroites et larges, mais aussi de simuler trois stades de développement de la vigne (début, milieu et pleine végétation). Lors des essais, réalisés le matin en absence de vent, un traceur de couleur jaune est ajouté à la bouillie et pulvérisé sur les feuilles de vigne artificielles (10x10 cm) qui, en fin de test, sont récupérées puis analysées. 

Pour mesurer la qualité des dépôts, les expérimentateurs ont basé leur approche sur la conjonction de deux paramètres. La quantité de dépôt de bouillie est mesurée en nanogramme de traceur par décimètre carré de feuilles pour 1 gramme de traceur appliqué à l’hectare (ng/dm² pour 1g/ha). La distribution du dépôt de la végétation évalue de son côté la répartition de la bouillie sur les différents compartiments de la végétation. Elle est exprimée par un coefficient de variation. 

Lorsque les expérimentateurs apprécient la performance globale de la pulvérisation, ils croisent sur deux axes perpendiculaires, le dépôt moyen de la pulvérisation (axe horizontal) et le coefficient de variation (axe vertical), soit la quantité déposée et l’homogénéité du dépôt. Pour chaque appareil qui passe sur ce banc, différentes modalités sont testées avec différents réglages (vitesse du tracteur, type de buse…). Au final, un nuage de points peut être observé. De manière générale, plus la végétation est dense, plus le dépôt moyen de pulvérisation diminue. Les différences de performance entre appareils peuvent alors se faire sur le niveau d’homogénéité.

Différents seuils de classification

Au cours de l’étude, quatre classes ont été définies par les expérimentateurs par rapport au modèle de référence. Les résultats de la voûte pneumatique servent à délimiter les classes C et B. La classe C signifie que le niveau de dépôt apporté par le matériel de référence n’est pas atteint par la machine testée. Les classes supérieures rendent toutes possible un maintien du niveau de dépôt de référence mais avec différents niveaux de réduction de doses. Au sein de la classe B, il n’y a pas systématiquement de réduction de dose. Dans la classe A, une baisse de 30 % de la dose permet d’assurer le dépôt de référence sur la végétation. Dans la classe A+, la réduction de dose est de 50 %. 

Sachant que selon les stades de végétation les performances des appareils varient, des seuils de classification différents existent pour les trois stades étudiés. Un même appareil peut donc avoir la note « A » en début et milieu de végétation, puis « B » en pleine végétation. 

Des vignettes de communication

À terme, ces notations sous forme de lettres seront apposées sur les vignettes de communication qui sont en cours de développement. À chaque modèle labellisé correspondra par ailleurs une fiche détaillée. La première liste de matériels labellisés LabelPulvé, soit une quarantaine de modèles, sera dévoilée lors du prochain Sitevi, fin novembre 2019, ou en début d’année 2020.

 

(1) PulvéPerf (2014-2018) puis LabelPulvé (2018-2020).

 

 

 

Article paru dans Viti 445 de septembre 2019

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