Ils misent sur le biocontrôle pour diminuer les IFT

Si la pression mildiou a été relative cette année, les fortes chaleurs de la fin juin ont favorisé l'oïdium. Photo : Irène Aubert

Installés depuis 20 ans en Beaujolais, Jérôme et Cédric Segaud cultivent une soixantaine d’hectares, avec l’aide de quatre salariés. Pour les aider à diminuer leur IFT, ils ont souscrit un contrat auprès de leur distributeur et utilisent le biocontrôle. Avec une vraie économie à clé.

Toutes les semaines, Sylvain Boichut scrute les symptômes, analyse la présence de maladies et fait son compte rendu auprès de ses clients, Jérôme et Cédric Segaud. Avec les deux vignerons, le technicien de Soufflet vigne a sélectionné six parcelles, connues pour leur sensibilité au mildiou, à l’oïdium, au black-rot. Ce suivi fait partie du contrat Opt’IFT que les deux frères, associés en Gaec, ont souscrit auprès de leur distributeur depuis l’an dernier.

« C’est une manière de déléguer et de nous soulager de la responsabilité du traitement, indique Jérôme Segaud. En 2018, tout a bien marché : nous avons utilisé moins de produits phytosanitaires, sans incidence sur la qualité et la quantité de raisin. Nous continuons donc cette année », résume-t-il.

Engagé depuis cette année dans la charte Terra Vitis, le domaine ambitionne la certification HVE l’an prochain.

« En 2018, nos clients ont économisé 17 000 € de produits phyto, calcule Laurent Paupelard, directeur technique et développement de Soufflet vigne. En tenant compte du coût de la prestation de conseil (6 000 €) et des produits de biocontrôle (environ 2 000 €), l’économie reste réelle. »

Biocontrôle + produit classique à dose réduite

Le secret ?

« Dès que c’est possible, je conseille un produit de biocontrôle, seul ou en complément d’un produit classique à dose réduite », explique Sylvain Boichut.

La diminution de dose peut aller jusqu’à 70 % au début de campagne et évolue en fonction de la pression de la maladie. Avec un coût estimé entre 45 et 50 €/ha, le traitement en biocontrôle demeure inférieur à un anti-mildiou classique.

« Ces produits permettent une sécurité dans la réduction des phyto. Sur l’année dernière, cette méthode a permis de diminuer les IFT de 35 % en moyenne chez nos clients suivis, et de 27 % en 2017 », complète Laurent Paupelard.

Pour BASF, qui commercialise le produit de biocontrôle Romeo (à base de parois de levures Saccharomyces cerevisiae) depuis 2018, plusieurs possibilités s’offrent aux vignerons pour intégrer leur produit dans les stratégies de lutte : utiliser Romeo seul avant et pendant la fleur, tandis que la protection de la période clé de la fleur est laissée aux produits classiques. Ou alors, associer le biocontrôle à un produit classique à dose réduite ou non, pendant toute la campagne.

« Beaucoup de produits de biocontrôle ont une utilisation différente des produits conventionnels, résume Vincent Sagette, responsable technique régional chez BASF : ils ne remplacent pas les produits phytosanitaires, ils les complètent. »

L’entreprise annonce que plus de 40 000 ha ont été protégés avec Romeo cette année.

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