AB, Terra Vitis et HVE : quelles différences en viticulture?

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Le choix de souscrire à des démarches de certifications environnementales ne manque pas en vitiviniculture. Le point avec la chambre d’agriculture des Pays de la Loire.

Au Sival 2019, la chambre d’agriculture des Pays de la Loire a comparé trois démarches : le label agriculture biologique (AB), les certifications Terra Vitis et Haute Valeur environnementale (HVE). Chacune a sa spécificité. Le label AB porte sur les produits. Terra Vitis est une certification de l’exploitation et des vins qu’elle produit. En HVE, cette certification d’État englobe toute l’exploitation sans tenir compte spécifiquement des produits. Elle nécessite de valider quatre modules (biodiversité, phytosanitaires, fertilisation et irrigation). Pour chacun, le nombre de points minimum à obtenir est de 10. Les thèmes traités sont souvent communs aux trois certifications avec parfois de grandes différences.

Quatre thèmes étudiés

En produits phytosanitaires, des restrictions importantes sont faites en AB et en Terra Vitis. S’il est bien connu qu’aucun produit chimique de synthèse n’est toléré en AB, Terra Vitis a une liste de restriction par rapport au mancozèbe, au folpel et au metirame. De plus, aucun produit classé toxique (T) n’est autorisé. Et depuis 2019, les spécialités dites « CMR » (cancer, mutagène et reprotoxique) et toxiques sont interdites. Aussi, l’IFT CMR devra être inférieur ou égal à 3 avec un lissage de 2019 à 2021. En HVE, la stratégie consiste à répondre à sept indicateurs calculés sur l’ensemble de la SAU comme les surfaces non traitées. En fertilisation, certaines exigences sont strictes : interdiction des produits de synthèse en AB. Pour Terra Vitis, deux mesures sont obligatoires : une analyse de terre par îlot tous les dix ans et une dose d’azote de 50 unités/ha/an à ne pas dépasser. En HVE, cinq indicateurs doivent permettre de valider ce module (bilan azoté, surfaces non fertilisées…). Pour le chapitre biodiversité, le label AB n’est pas concerné. Cinq indicateurs définissent ce module pour HVE avec pour exemple la proportion d’infrastructures agroécologiques (haie). Identification, calcul et entretien des infrastructures agroécologiques sont détaillés dans le cahier des charges pour Terra Vitis. Enfin, les demandes en pratiques œnologiques sont très précises en AB (teneur en SO2 limitée, traitement thermique des vins limitée à 70 °C, interdiction de sorbate de potassium, de concentration des vins partiels à froid, et désulfurisation). En HVE et pour Terra Vitis, les règles sont plus souples.

Le calendrier des audits diffère

Les démarches varient sensiblement selon le choix effectué. En AB, la conversion ne peut démarrer qu’après avoir construit son projet avec des partenaires économiques, une fois le certificateur choisi, et après avoir été notifié auprès de l’Agence Bio. Le label est obtenu la troisième année de conversion. Les contrôles sont effectués une à deux fois par an, et de façon inopinée dans certains cas. Pour Terra Vitis, l’obtention demande d’avoir effectué un diagnostic d’entrée, puis le cahier des charges est remis en réunion collective. Un audit est réalisé en interne le premier été, et par un organisme externe à l’automne. Trois types de contrôles ont lieu tous les deux ans en moyenne : un contrôle par l’association, un autre par un organisme indépendant (Certipaq pour Terra Vitis Loire), et le dernier par un laboratoire d’analyses des résidus de vins. En HVE, les étapes diffèrent : préparation de l’audit, puis choix d’une certification individuelle ou collective. Dans le premier cas, l’audit initial est réalisé sur la campagne écoulée. Les audits sont ensuite programmés tous les 18 mois. Dans le cas d’un choix de certification collective, le suivi s’effectue tous les 12 mois par la structure porteuse. Cette dernière est contrôlée tous les ans en même temps qu’un échantillon d’exploitations par l’organisme certificateur. En coût moyen, le label AB revient à 400 euros/an, le certificat Terra Vitis à 580 euros/an + 7,50 euros/ha/an et le HVE se situe entre 800 euros et 1 000 euros sur trois ans. En termes d’aides, les différences ne sont pas négligeables. Des avantages existent néanmoins pour les certifications : points de bonus pour les PCAE (plans de compétitivité et d’adaptation des exploitations agricoles) et modulation DJA de 5 000 euros. En plus, le label AB bénéficie d’aides à la conversion (350 euros/ha/an en Pays de la Loire) et d’un crédit d’impôt. Pour Thibaut Henrion, vigneron en Maine-et-Loire, qui entame une conversion en bio mais qui possède les deux autres certifications, « seul le bio permet une meilleure valorisation de mon vin tandis que les deux autres donnent seulement accès à de nouveaux marchés. Mais économiquement, les trois certifications aboutissent au même résultat ».

« Seul le bio permet une meilleure valorisation de mon vin », Thibaut Henrion, viticulteur

 

Article paru dans Viti Leaders de mars 2019

 

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