Le programme « Ambition Bio 2022 » présenté et critiqué

Hier, lors du Grand Conseil d'Orientation (GCO) de l'agriculture biologique, Stéphane Travert, ministre de l'agriculture et de l'alimentation, a présenté le Programme « Ambition Bio 2022 », avec un objectif de doubler en cinq ans la surface agricole consacrée au bio, et de fournir 20 % de repas bio dans les cantines. Le Programme Ambition Bio 2022 est doté de 1,1 milliard d'euros et s'articule en 7 axes majeurs, financés principalement via 3 leviers :

  • Le renforcement des moyens consacrés aux aides à la conversion : 200 millions d'euros de crédits Etat, 630 millions d'euros de fonds européens FEADER auxquels s'ajouteront les autres financements publics, et à compter de 2020, un apport de 50 millions d'euros par an par la redevance pour pollutions diffuses (RPD).
  • Un doublement du fonds de structuration « Avenir Bio » géré par l'Agence BIO, porté progressivement de 4 à 8 millions d'euros par an.
  • Une prolongation et une revalorisation du crédit d'impôt bio de 2500 à 3500 euros jusqu'en 2020, inscrite en loi de finances 2018.

Au-delà des aides à la conversion et du fonds Avenir Bio, le volet agricole du Grand Plan Investissement permettra d'accompagner les projets individuels et collectifs.

Gérard Michaut, président de l'Agence BIO, se réjouit "que tous les acteurs - les régions, agences de l'eau, établissements de recherche, ONG, associations de consommateurs, interprofessions et organismes de financement – s'investissent et œuvrent ensemble pour construire ensemble l'agriculture biologique de demain."

 

Où sont les 1,1 milliard promis ?

 

"Où sont les 1,1 milliard promis ?", s’interroge la FNAB en réponse à l’annonce du plan ambition bio. Pour la FNAB, « le contenu de ce texte ne suffit pas à redonner confiance là où, sur le terrain, le désengagement de l'Etat reste palpable : les aides 2016 n'ont toujours pas été versées malgré un calendrier déjà repoussé deux fois ; les aides au maintien n'ont pas été rétablies malgré la promesse présidentielle de 200 millions d'euros pour soutenir les services environnementaux rendus par l'agriculture ; les caisses des Régions pour payer les aides à la conversion n'ont pas été renflouées à la hauteur des enjeux ; et les crédits animation Bio pour le développement sont toujours plus contraints. »

« Le ministère réaffirme le rôle central du marché pour développer l'agriculture biologique mais le marché ne rémunèrera pas la protection de l'eau, de l'air ni du climat. C'est le rôle des pouvoirs publics de rémunérer les services non-marchands rendus par l'agriculture biologique » déclare Guillaume Riou, président de la FNAB qui poursuit :

On nous promet 630 millions de fonds européens d'ici 2022 alors que le ministre Stéphane Travert vient d'exclure lors du Grand Conseil d'Orientation de l'Agence BIO tout nouveau transfert entre les piliers 1 et 2 et que toutes nos questions sur la provenance de ces fonds sont restées sans réponse depuis deux mois. La FNAB craint que le ministère repousse sur la prochaine PAC cet engagement alors que nous avons peu d'espoir qu'elle voie le jour avant 2022, ou réduise les plafonds à peau de chagrin.

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