La recherche de diversité variétale préoccupe de nombreux vignobles. Les cépages locaux et les cépages résistants sont régulièrement mis en avant pour atteindre cet objectif. A côté de ces deux types de variétés, existent un troisième genre : les métisses, des cépages « nouveaux » issus de croisement entre des vitis vinifera et présentant des caractéristiques agronomiques pertinentes pour répondre aux défis agronomiques et économiques actuels. Le caladoc fait partie de ces cépages. Fruit d’un croisement entre le grenache et le cot, il a été obtenu en 1958.
Durant les cinq dernières années, à l’échelle française, ce cépage est aussi l’un de ceux ayant connu la plus importante croissance, passant de 3 000 à 4 700 ha. Autorisé dans des IGP, des AOC souhaitent aussi l’intégrer à leur cahier des charges en tant que cépage accessoire.
C’est le cas de l’AOC côtes-du-Rhône qui a déposé un dossier auprès de l’INAO pour le caladoc et le couston, un autre métisse. « Ces deux cépages permettraient de lisser les faiblesses du grenache, estime Philippe Pellaton, président du syndicat général de l’AOC côtes-du-Rhône. Le cépage emblématique de la région est notamment sensible à la coulure. Tous les 3-4 ans les conséquences en sont catastrophiques. Le couston et le caladoc montrent, a contrario, un bon comportement face à la coulure, s’avèrent intéressants dans des années de sécheresse (notamment le caladoc) et donnent des vins à forte intensité colorante. Depuis 2007, à la demande de l’INAO, nous menons des expérimentations pour montrer que l’adoption de ces cépages dans les assemblages ne modifient pas la typicité de nos vins. La motivation des vignerons rhodaniens ne s’émousse pas mais, tout de même, attendre 11 ans pour intégrer des cépages accessoires c’est trop long, d’autant que les cépages sont présents dans des zones IGP toutes proches. »
