Des trichogrammes contre les vers de la grappe

C’est à Bourgueil (Indre-et-Loire), dans les vignes de Thierry Houx, que la société Bioline Agrosciences (InVivo) a présenté ses dernières innovations dans le secteur du biocontrôle, en particulier les trichogrammes utilisés en vigne contre les vers de la grappe.

Après plusieurs années de recherche, Bioline Agrosciences lance Tricholine Vitis contre les tordeuses de la grappe eulia, eudémis, cochylis, avec une souche de trichogrammes spécifique, différente de celle employée contre la pyrale du maïs, mais dans des diffuseurs similaires, accrochés aux sarments de vigne. Lancé sur des petites surfaces tests en 2017 (70 ha, avec une dizaine de viticulteurs), Tricholine Vitis vise 500 ha au niveau national en 2018, évoque Sébastien Rousselle, responsable marketing cultures spécialisées.

"Lancé sur des petites surfaces tests en 2017, Tricholine Vitis vise 500 ha en 2018", évoque Sébastien Rousselle, responsable marketing cultures spécialisées. Photo : O.Lévêque/Pixel Image

 

100 diffuseurs par hectare

À raison de 100 diffuseurs par ha, il faut compter 91 euros/ha pour un traitement. Souvent, seule la deuxième génération de ver de la grappe est ciblée, voire la troisième. Avec une efficacité de deux semaines par pose, il est conseillé de réaliser deux poses par génération pour couvrir l’ensemble du vol.

Ce produit est homologué en bio, dans la liste biocontrôle, éligible CEPP, et sans AMM ni ZNT à respecter. Si un travail a été fait sur la résistance des trichogrammes au soufre, il est déconseillé de réaliser des traitements contenant du soufre dans les 15 jours précédant et suivant la pose des diffuseurs, sous peine de réduire leur efficacité.

Éviter des traitements supplémentaires

Pour Thierry Houx, les trichogrammes apportent une vraie réponse pour gérer la pression ver de la grappe sur une de ses parcelles à problème, évitant des traitements supplémentaires, surtout à proximité des riverains.

Face aux autres solutions de biocontrôle de type Rak de BASF ou Puffer de De Sangosse qui s'emploient sur des îlots de parcelles, le Tricholine Vitis peut s’employer sur des petites parcelles isolées, en maintenant son efficacité de 70,4 %, semblable aux solutions chimiques classique à 70,8 % d’efficacité, souligne Sébastien Rousselle.

De vrais atouts, face au retrait d'insecticides

Des essais sont menés depuis 2014 en Charente, entre Bioline et la chambre d’agriculture, avec des résultats cohérents, favorables aux trichogrammes. Pour Laurent Duchêne, conseiller viticole à la CA16, les trichogrammes offrent en effet de réels intérêts, notamment en complément du Bacillus thuringiensis (Bt) :

L’incompatibilité des trichogrammes au soufre n’est pas un problème en Charentes, où le soufre est peu employé. Cependant, l’emploi d’insecticides, notamment en périmètre de lutte obligatoire (PLO) flavescence dorée est plus problématique pour les trichogrammes. Mais nous avons montré que la pose de trichogrammes, en complément de Bt, surtout contre la 2e génération, apporte une efficacité semblable aux traitements chimiques, contre les vers de la grappe ; les premiers attaquent les œufs, et les seconds les larves.Avec les retraits de molécules insecticides et les demandes de sorties des PLO, les trichogrammes sont très intéressants. Le coût, encore élevé à 75 euros par traitement, se réduira avec le déploiement de la solution. Aussi, les Rak et Puffer montrent certaines limites d'efficacité, sur des îlots d’une dizaine d’hectares voire plus, ou selon le vent. Les synergies des solutions de biocontrôle, trichogramme, Bt et confusion sexuelle, doivent donc être étudiées de près.

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