Engrais verts : et le risque de gel ?

Plus d’une centaine de personnes étaient présentes le 22 mars dernier pour une journée technique sur les engrais verts en viticulture, organisée par la Chambre d’agriculture de Charente-Maritime, à Mons, dans les vignes d’Alain Lacroix, dans le cadre du réseau Déphy. Laetitia Caillaud, conseillère à la CA17, a souligné :

Sur la Charente-Maritime, 11 exploitations sont engagées dans le réseau Déphy avec l’objectif de réduire l’IFT. En 2016 le réseau a obtenu une production de 10,4 hl d’alcool pur/ha en moyenne avec une réduction globale des IFT de 26 %. Et en 2017, la réduction était de 45%, avec 9,1 hl d’AP/ha, à cause des conséquences du gel. Alors oui, il est possible de réduire les IFT, tout en maintenant le potentiel de production.

Pour réduire ces IFT, les vignerons du groupe Déphy travaillent notamment sur la compréhension de leurs sols et les engrais verts. Outre la présentation d’une fosse pédologique et les échanges avec la société Jouffray-Drillaud, cette journée technique était l’occasion de rappeler aux producteurs la palette de bénéfices des engrais verts (livret réalisé par la CA17 en juin 2018) : structurer et stabiliser le sol, favoriser la vie biologique, stocker de la matière organique et du carbone, limiter le développement d’adventices, ou encore apporter des éléments nutritifs. Le tout avec l’accompagnement financier possible des MAE (jusqu’à 362 euros/ha/an pendant 5 ans), comme l’ont rappelé Jérôme Fauriot, conseiller agroenvironnement, à la CA17, et Sarah Paulet, animatrice ReSources.

Couverts peu développés en 2018

Si de nombreuses espèces avaient été semées dans les interrangs pour l’essai, Laetitia Caillaud reconnaît :

Les semis de mi-août et fin septembre ont été réussi, mais avec le temps très pluvieux qui a suivi, les couverts se sont peu développés.

Grâce à la méthode MERCI, chacun peu gratuitement estimer les restitutions potentielles en N, P et K des cultures intermédiaires, après avoir coupé puis pesé chaque espèce de son engrais vert, sur 1m². Une estimation à l’hectare, qu’il faudra rapportée à la surface implantée en engrais vert (30 % souvent). Au final, un gain souvent compris de 20 à 30 unités d’azote, du phosphore et du potassium, à inclure dans son pilotage de la fertilisation. Et pour des couverts qui auraient subi le gel, il faut prendre un facteur 8 indiquent les conseillers : 10 gr de féveroles gelées équivalent à 80 gr de féveroles vertes à comptabiliser dans MERCI.

Semer tôt pour éviter les problèmes de gel

Sur l'éventuel risque de gel de la vigne en présence d’engrais verts, crainte soulevée par plusieurs vignerons présents, mais aussi démentie par d'autres, Laetitia Caillaud répond :

Il a été observé en Gironde qu’avec des couverts, on avait retardé le développement de la vigne, qui n’était pas à un stade gélif au moment du gel. Mais globalement, l’idée est de semer tôt dès la mi-août, pour détruire des couverts développés avant le risque de gel de printemps pour la vigne, avec les bénéfices des couverts développés au niveau du sol et de la fertilisation. Il est parfois difficile de rentrer dans les vignes en avril pour détruire les couverts, mais ces derniers améliorent la portance des sols, facilitant le passage du tracteur.

Laetitia conseillère à la CA17. Photo O.Lévêque/Pixel Image

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