Le Beaujolais, en terrain (désormais) connu

Lors des entretiens du Beaujolais, les vignerons ont pu échanger avec les auteurs de l'étude devant une carte grand format.

Après plusieurs milliers de sondages (15 300) et plusieurs centaines (980) de profils dans les vignes, le cabinet Sigales a dévoilé des cartes et présenté une synthèse sur les sols du Beaujolais. L’occasion de mettre en relief la diversité de la région.

"Le Nord avec des sols superficiels granitiques, le Sud calcaire : c’est un peu court ! Durant notre étude, nous avons découvert, dans le Nord, des roches altérées dont la réserve utile est sous-estimée et qui peuvent servir à la vigne, alors que dans le Sud, il existe tout de même 1 000 ha de sols granitiques", souligne Isabelle Letessier. La pédologue, invitée des Entretiens du Beaujolais 2018, a insisté sur la grande richesse géologique et pédologique de la région.

Une diversité qui a nécessité une étude de grande ampleur, qui s’est échelonnée sur huit années : 15 300 sondages à la tarière, suivis de 980 profils au tractopelle dans les vignes, complétés par 1 600 analyses de terres... et de nombreuses réunions avec les vignerons, qui ont été très impliqués sur le terrain. Au final, "nous avons rencontré pratiquement toutes les possibilités : de 0 à 100 % de pierrosité, de 0,5 à 80 % d’argile, de 3 à 90 % de sable, des pH qui varient de 4,4 à 8,9", détaille Isabelle Letessier. Les fosses ont permis de voir des racines qui descendaient de 40 cm jusqu’à plus de 2 m, avec une valeur moyenne à 1,40 m. Les réserves utiles ont été estimées de 30 à 300 mm.

Des cartes à commander à l'interprofession

Pour valoriser cette masse de connaissance, plusieurs types de documents ont été édités, à commencer par des cartes géologiques et pédologiques. Afin de rendre l’information plus accessible, des regroupements ont été effectués en 15 familles de matériaux parents et 25 types de sol. Certaines sont disponibles sur papier, d’autres par Internet sur la boutique d’InterBeaujolais. Des fiches ont aussi été établies pour chacune des 96 communes viticoles. Libre à chacun maintenant d’utiliser ces données. Des formations ont d’ailleurs été mises en place par la chambre d’agriculture du Rhône à cet effet.

De son côté, l’IFV-Sicarex Beaujolais a déjà utilisé les données issue de la cartographie des sols pour étudier l’origine des teneurs en manganèse dans les vins. L’organisme a également lancé une étude sur la vie des sols, basée sur la cartographie dont le rendu est attendu pour 2019.

Des formations sont organisées par la Chambre d'agriculture pour valoriser les connaissances issues de la cartographie des sols.

"Comme un ingénieur du son, le viticulteur a toutes les manettes en main. Mieux connaître les sols peut le guider et le conforter dans ses choix. Il peut aussi choisir de passer outre, mais c’est bien lui qui décide", conclut la pédologue, qui souligne l’importance, au final, de préserver les sols et de les valoriser de façon collective.

 

Pour aller plus loin :

Retrouvez le lien vers la vidéo de l’intervention d’Isabelle Letessier sur le site de l’IFV.

Visionner notre vidéo sur l’observation d’un profil de sol viticole en Beaujolais.

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