La résistance du séneçon commun aux herbicides inhibiteurs de l’ALS (acéto-lactate synthase) a été confirmée cette année par l’Inra.
Toutes les familles d’inhibiteurs de l’ALS sont concernées (groupe HRAC B). Le groupe HRAC B comprend quatre familles chimiques au même mode d’action: sulfonylurées, imidazolinones, triazolopyrimidines et sulfonylaminocarbonyl-triazolinones.
Cette résistance était suspectée, suite aux échecs et difficultés de désherbage rencontrés depuis quelques années en vigne et en blé.
Les analyses ont d’abord été menées sur des semences collectées en 2009 dans une parcelle de vigne. Les populations testées ont confirmé l’existence de séneçons résistants. L’analyse ADN a permis de mettre en évidence les mutations du génome responsable de cette résistance et de mettre au point un test diagnostic rapide (de type PCR) qui a permis d’analyser à plus grande échelle de nouvelles populations de séneçons en 2014.
Des plantes de séneçons issues de 13 parcelles de vigne sur lesquelles le désherbage semblait problématique depuis plusieurs années ont ainsi été étudiées. Ces parcelles étaient situées dans les vignobles toulousains, bordelais, lyonnais, mais aussi dans le Centre. Les analyses PCR ont montré que la résistance est présente dans ces régions, et ce depuis plusieurs années. Plusieurs mutations responsables de cette résistance (jusqu’à cinq mutations différentes) ont en effet été identifiées.
Les consignes ne changent pas pour éviter ou gérer l’installation de cette résistance: alterner les modes d’action des herbicides, lorsque le désherbage est chimique, mais aussi opter pour des méthodes alternatives comme l’enherbement de l’interrang, qui permet d’éviter l’installation et la production de graines du séneçon.
