Réussir sa fertilisation organique

Baisse de rendements, faibles vigueurs et sensibilité accrue aux maladies. Ces observations sont la conséquence de carences en fertilisation, surtout dans des sols travaillés, introduit Anne Duval Chaboussou, conseillère viticulture biologique à la chambre d’agriculture des Pays de la Loire, lors d’une demi-journée consacrée au sujet de la fertilisation organique, au Domaine des Roches Sèches à Faveraye-Mâchelles (Maine-et-Loire), en partenariat entre  l’ATV49 et le Sage Layon-Aubance.

"Il faut revenir à une fertilisation adaptée, à base d’engrais verts, d’amendements et engrais organiques. Notre objectif est de favoriser l’activité biologique intense des micro-organismes qui structurent le sol. Attention, lorsqu’il y a beaucoup de vers de terre dans un sol, cela signifie qu’il y a beaucoup de matière organique stable à digérer, et donc qu’il y a un déséquilibre, car trop de carbone à dégrader à cause d’une accumulation de matière organique!"

 

Favoriser la structure grumeleuse

Le but est de favoriser les micro-organismes à croissance rapide, consommateurs de sucres simples, qui participent à la structure grumeleuse du sol. Ceux à croissance lente dégradent la cellulose et prélèvent de l’azote dans le sol, provoquant des "faims en azote" au printemps, aux dépens de la vigne.

Les vignes produisent beaucoup de matière organique ligneuse: sarments, écorces, feuilles mortes, mais aussi enherbements vieillissants. Dans la majorité des parcelles, il n’est pas utile d’en rajouter, avec le risque d’une consommation d’azote pour la dégradation de cette lignine qui est préjudiciable à la vigne, insiste Anne Duval Chaboussou.

Le compost jeune de fumier bovin semble être ce qu’il y a de plus équilibré. C’est une source de sucres par la paille hydrolysée et d’azote par les déjections animales. Le compostage doit être court, de 15 jours à un mois maximum et le fumier doit absolument être bâché avant et après compostage pour éviter les lessivages d’azote. Il faut compter 2 à 4t/ha. Les engrais verts sont aussi recommandés. L’incorporation d’un enherbement jeune ou d’un engrais vert de 10-15 cm sur toute la parcelle apporte 10 à 15 unités d’azote/ha. À défaut de ces deux solutions, il existe des engrais organiques commerciaux, riches en matières organiques azotées, à raison de 20 unités d’azote/ha.
 

Apports sur sol ressuyé

Tous les apports devront être faits sur un sol bien ressuyé, c’est-à-dire qui s’émiette à la main sans se lisser. Les apports riches en sucres et en azote se feront en sortie d’hiver, dès que les sols sont bien ressuyés. Les apports riches en lignine précurseurs d’humus se feront quant à eux dès que possible après les vendanges, sur sol également ressuyé. Un apport azoté en sortie hiver permettra de compenser la consommation d’énergie liée à cette dégradation de lignine.
 
Les apports devront être incorporés à la surface du sol, en les mélangeant aux 10 premiers centimètres de terre. Pour un apport de calcaire réalisé avant l’apport de matière organique, comptez une semaine entre les deux apports. Pour le sens inverse, espacez les apports de trois semaines.
 

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