Vignerons - riverains : l’art de dialoguer

Mardi 24 octobre, à Tours, le Vinopôle Centre-Val de Loire organisait un séminaire sur la thématique "Vignes périurbaines : pour un dialogue entre habitants et viticulteurs". Une journée d’échanges, à destination des vignerons, des organisations professionnelles, des élus et des associations de riverains. Alors que les conflits et les crispations sont de plus en plus nombreux, relayés par les médias, diverses solutions se mettent en place afin de permettre à tous de vivre dans nos territoires, a rappelé en introduction François Chidaine, vigneron à Montlouis-sur-Loire et président de l’ Association régionale filière vins (ARFV) en région Centre.

Dans la salle, une habitante dont la maison est voisine de vignes bio récemment reprises en conventionnel s’inquiète :

Je souhaiterai savoir quels produits sont appliqués dans les vignes qui bordent ma maison. Le vigneron a des équipements de protection mais moi non, comment dois-je me protéger ? Et si les doses sont réduites, peut-être est-ce par ce que les produits ont des effets plus importants ?

Lors des débats, une étudiante estime quant à elle :

Il faudrait aller vers plus de conversion en bio, car sans danger pour l’environnement. Les vignerons pourraient vendre leur vin plus cher, et il y a des aides financières de l’Europe. …

Vision parfois binaire

Face  à ces interrogations, parfois erronées et surtout binaires entre bio et conventionnel, les professionnels de la salle tentent d’apporter leurs réponses. Avec beaucoup de pédagogie. Didier Avenet, viticulteur et ancien maire de Saint-Martin-le-Beau, précise :

Je suis entré dans la démarche Terra Vitis depuis 2008. Par le passé, j’ai pu traiter en suivant uniquement les conseils de mon vendeur de phyto. Désormais, je me pose systématiquement la question de la nécessité d’un traitement, du choix des produits. J’ai mis en place de l’enherbement entre les rangs, je n’utilise plus d’anti-germinatifs, je suis rendu à des demi-doses, et je n’emploie plus de produits CMR – cancérigène, mutagène, reprotoxique- depuis cette année.

Didier Avenet, viticulteur et ancien maire de Saint-Martin-le-Beau
Didier Avenet, viticulteur et ancien maire de Saint-Martin-le-Beau

Ne pas opposer bio et conventionnel

D’autres vignerons, bio ou conventionnels, complètent ce témoignage, et évoquent l’importance du dialogue : portes ouvertes, réunions publiques, avertissements sur les sorties du pulvé, etc… Objectifs : mettre en avant les efforts en faveurs de l’environnement et la réduction d’emploi des phyto. Mais François Chidaine, en biodynamie depuis 1998, tient à mettre les points sur les i :

Si les riverains s’inquiètent des traitements à la vigne, ils doivent savoir qu’il y a des produits plus nocifs dans leurs environnement proche : peinture, meuble, etc. Avec la Loire à Vélo, nous voyons aussi beaucoup de déchets jetés dans nos vignes, prouvant que certains respectent très peu nature. Enfin, en biodynamie, il est parfois nécessaire de sortir le pulvé le weekend, car ce mode de production impose de passer plus régulièrement, y compris le dimanche pour optimiser les traitements. Quant à l’opposition bio-conventionnels, elle n’a pas lieu d’être ! Les modes de production correspondent à des marchés et à des façons d’être. Personne n’a d’intérêt à polluer. Nous voulons tous préserver nos territoires !

Mieux gérer l'espace périurbain

Philippe Brisebarre, vigneron à Vouvray, dont la moitié de l’exploitation est à moins de 100 m de maisons, il est  aussi important de mener une vraie réflexion sur le développement de l’espace périurbain.

La clé de la pérennisation de l’activité viticole, c’est l’économie ! Avoir une zone non traitée de 50 m revient à ne plus produire sur cette zone, et donc à terme la vente de cette terre au profit de nouvelles constructions. C’est un cercle vicieux où la vigne sera repoussée en permanence si rien ne change.{{IMG:2}}

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