Olivier Brès a été sélectionné par le jury du Salon Tech & Bio pour intégrer les « Talents Tech & Bio » 2017. C’est un ensemble de quinze agriculteurs de toute la France qui se démarquent par leur savoir-faire, leurs résultats technico-économiques et socio-environnementaux.
Au pied du massif des dentelles de Montmirail dans le Vaucluse, Olivier Brès est un viticulteur aux multiples qualificatifs : coopérateur, biodynamiste, herbaliste et, dans un certain sens, fédérateur.
Passé en moins de 10 ans de la viticulture conventionnelle à la biodynamie, il est persuadé que le soin des plantes par les plantes est une solution d’avenir, pour tous les vignerons. « Nous faisons tous le même métier. Les solutions déployées pour cultiver la vigne sont différentes mais il me semble que l’usage des plantes pourrait être utile quel que soit le mode de production choisi », estime Olivier Brès qui justifie son choix d’aller vers la biodynamie en partie parce que les plantes y ont une place importante. « En complément des préparations biodynamiques indiquées dans le cahier des charges (501 et 500P), la biodynamie intègre largement la phytothérapie dans ses recommandations. Ce discours, qui n’est pas présent dans l’agriculture biologique, m’a plu d’autant qu’à l’époque je m’intéressais déjà aux vertus des plantes. »
Plutôt pour les hommes, précise le vigneron qui a concrétisé sa curiosité en suivant durant 3 ans une formation à distance à l’école lyonnaise de plantes médicinales.
Une invitation à intégrer les préparations à base de plantes
« Mais il n’est pas nécessaire d’aller si loin pour faire des tests. Les préparations d’ortie, de prêle, de camomille, etc., même lorsque l’on est certifié Demeter, n’ont pas toujours besoin d’être dynamisées. Elles peuvent être intégrées en mélange dans n’importe quel pulvérisateur. Peut-être qu’il n’y aura pas d’effets sur les vignes qui ne sont pas en biodynamie mais si personne n’essaie on ne le saura pas ! La fabrication est simple, il faut en revanche y consacrer un peu de temps la veille des traitements, explique Olivier Brès qui tient à détailler une recette pour appuyer ses propos. Pour la tisane d’ortie qui agit positivement sur les défenses immunitaires de la vigne, il est préconisé de mélanger 100 g d’ortie sèche dans 3-4 litres. Quand l’eau frémit, il faut arrêter le feu sous la lessiveuse, laisser refroidir puis bien filtrer. Avec cette quantité, on couvre 3 ha. »
Olivier Brès parle avec passion de son mode de production, pourtant le viticulteur se garde bien de faire du prosélytisme. « Je suis encore en formation et je ne trouve pas toujours le temps de faire toutes les préparations que je souhaiterais. Il serait malvenu de faire plus que de répondre aux questions des collègues coopérateurs. Mais une chose est sûre : Rhonéa soutiendrait leur démarche. C’est un collectif où la différence a sa place. »
Article paru dans Viti Leaders n° 427 de septembre 2017
