Surfer sur la vague de l’œnoutourisme. Nombreux sont ceux à s’y atteler, du simple vigneron à l’appellation, voire à la région viticole. La finalité varie selon les projets, allant de la "seule" promotion de ses vins sans visée commerciale directe, à la vente aux visiteurs de type caviste. Quoi qu’il en soit, l’investissement est rarement anodin...
Chez Ampelidae, dans le vignoble du Haut-Poitou, Frédéric Brochet travaille depuis cinq ans au montage d’une offre œnotouristique sur le domaine. Près de 350 000 euros y ont été injectés pour les jardins, le gros œuvre, la sonorisation et l’éclairage, avec une subvention Leader de 80 000 euros. Une technicienne-jardinière a été recrutée à temps plein, et un partenariat a été passé avec l'association Prom haie. Un autre partenariat devrait être signé avec le conseil général l'an prochain. Frédéric Brochet, gérant du domaine, explique son objectif:
{{IMG:1}}"Nous voulions mettre en valeur notre site et offrir aux visiteurs la visite «parfaite» pour leur transmettre ma passion, au travers de plusieurs parcours proposés et d’un livret remis aux visiteurs, sorte de petit précis d'œnologie. Nous espérons ainsi fidéliser et recruter des clients qui n'auraient pas fait le déplacement sans l’offre d’une animation. Actuellement notre site accueille 4000 visiteurs par an, nous en attendons 8000 en 2017. Nous proposons aussi d’offrir la visite pour 50 euros de vins achetés !"
"Comme un caviste"
À Chambord, les vignerons de Cheverny ouvriront en juillet prochain une maison des vins, en face du château. Après le succès de la maison des vins de Cheverny ouverte en 2008 par l’association des producteurs des AOC Cheverny et Cour Cheverny, avec 90 000 visiteurs par an, 26 des 32 vignerons des appellations se sont cette fois réunis en SAS pour monter le projet de Chambord (budget non dévoilé), comme l’explique Jean-François Maison, président de cette SAS:
Nous fonctionnerons comme un caviste, en vendant les vins des producteurs adhérents, et en redistribuant des dividendes s’il y en a. Nous proposerons des dégustations classiques mais aussi automatisées, via un système innovant connecté au smartphone. L’objectif de cette boutique est à la fois économique, mais aussi promotionnel, pour faire connaître nos appellations aux visiteurs du château, qui viennent à 50% de l’étranger. Nous avons réunis une grande partie des vignerons dans le projet, avec quelques refus pour cause de manque de volumes, stratégies différentes, ou des vins déjà proposés dans les boutiques de Chambord. Nous visons 80 000 bouteilles vendues en vitesse de croisière.
Espace découverte et non commercial
À l’inverse, le projet d’Inter-Rhône dans le Carré du Palais à Avignon se veut avant tout un espace de découverte, basé sur des dégustations des vins des côtes du Rhône "de la plus ludique à la plus sérieuse", et non un espace commercial, indique Inter-Rhône.
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Le projet qui devait ouvrir en 2015 a pris un peu de retard, mais avance bien. L’objectif est d’avoir une vitrine pour présenter nos vins au travers d’un restaurant gastronomique, d’un bar à vin et d’une école du vin. Ce sera l’occasion de découvrir nos vins à travers différentes clés d’entrée. Il n’y aura pas de boutique mais les visiteurs devraient avoir la possibilité d’acheter une bouteille au bar à vin, après une dégustation marquante.
Parmi les projets œnotouristiques en réflexion, une maison des vins du Languedoc-Roussillon était aussi débat au sein du CIVR, au mess des officiers de Perpignan.
