Aujourd’hui nous avons le plaisir d’interviewer The French Cellar la Start-up qui monte, tout droit venue de Singapour.
1 – Pouvez-vous vous présenter ?
Mon nom est Jin Wang, je suis originaire du sud de la Chine. J’ai commencé ma formation en Australie et à Singapour, j’ai été sommelier et homme d’affaires pendant 6 ans depuis le début de ma jeune carrière à Borossa Valley en Australie. En 2015, mes partenaires singapouriens et français et moi-même avons décidé d’importer notre business de vin en Chine. Nous avons ainsi créé la branche chinoise de la firme. Je suis actuellement le directeur du management du concept en charge des opérations quotidiennes.
2 – Pouvez-vous nous présenter vos avantages pour les clients à Singapour ?
Je pense réellement que c’est notre sommelier 3 étoiles Michelin, Nicolas Rebut. À Singapour, les gens respectent énormément ce titre et sont très ouverts à un nouveau concept comme l’abonnement mensuel pour la réception de bouteilles de notre sélection. Ce n’était pas très compliqué de leur expliquer : "si vous n’êtes pas sûrs de vos goûts et de vos choix de vins, il peut être intéressant de vous abonner et de recevoir 2 bouteilles de vins sélectionnées par Nicolas Rebut et livrées jusqu’à votre porte". Nous pensons que c’est notre avantage le plus considérable.
3 – Qu’est-ce que vous offrez en Chine ?
Nous offrons simplement le même pack qu’à Singapour : la sélection de deux bouteilles de vin par notre sommelier dans diverses régions en France, des notes de dégustation, le service de livraison, l’abonnement en ligne. La seule différence est que nous n'avons pour le moment que 2 niveaux de souscription ouverts – Vineyard Gems et Tasting Voyage – alors qu’à Singapour, nous avons deux niveaux supérieurs en plus. Nous réfléchissons à essayer un troisième niveau ici en Chine pour la prochaine année afin d’apporter un choix plus large et plus prestigieux pour les consommateurs chinois.
4 – Votre modèle économique est-il adapté aux consommateurs chinois ?
Je dois dire qu’après quelques mois d’essais ici, nous cherchons réellement à atteindre un groupe de niche, de consommateurs en Chine. Les gens qui nous reconnaissent et qui achètent nos produits (bouteilles et abonnements) sont plutôt ouverts d’esprit, étrangers pour une grande partie, ou apprécient beaucoup la culture occidentale, et ont une certaine expérience dans la dégustation de vin ou bien aiment apprécier le vin.
En termes de concept pur et dur, on ne peut pas dire qu’il n’est pas adapté à la Chine, on a simplement besoin de plus de temps afin d’explorer d’avantage le marché local et trouver le bon groupe de consommateurs.
En Chine, la plupart des gens pensent que le vin français est beaucoup trop cher.
5 – Quel est l’avis des connaisseurs de vin sur votre sélection ?
Je dois dire qu’ils adorent ! Nous vendons nos bouteilles à un des meilleurs restaurants français de Shanghai, et lorsque le propriétaire et le sommelier ont goûté nos vins, ils les ont énormément appréciés et ont décidé de passer commande pour les deux sélections qu’ils ont essayées.
Nous devons dire que notre vin n’est pas facilement apprivoisable pour tout le monde, même pour les buveurs réguliers. Cependant, lorsque vous êtes prêt à tester quelque chose de très élégant, en production limitée et avec une belle histoire derrière, nos vins sont définitivement excitants pour vous.
6 – Et quel est l’avis des nouveaux consommateurs chinois ?
Les nouvelles générations ? Je pense qu’avec plus d'opportunités d’aller à l’étranger et d'expérimenter différents vins, la nouvelle génération est plus ouverte et comprend mieux le concept. Il s’agit ici de leur faire comprendre que le fait de souscrire à une expérience de vin semblable est un choix intelligent en termes d’exploration de différents vins tout en économisant sur son budget. Nous devons admettre que la nouvelle génération à Singapour et à Hong Kong accepte la nouveauté et la qualité plus facilement qu’en Chine.
7 – Vous organisez des dégustations de vin et des événements à Shanghai et en Chine, pourquoi le faites-vous ?
Afin d’inviter davantage de gens à découvrir nos produits, notre concept et à comprendre notre philosophie. Nous ne croyons qu’à l’expérience du public qui lui permettra de croire en notre concept et s’y engager. Nous avons confiance en notre sélection, pour être plus précis, la sélection de Nicolas Rebus, et nous pouvons ainsi penser que la majorité des participants à nos événements apprécieront et s’attacheront à notre marque et nos produits.
8 – Quels sont les plus grands enjeux pour les entreprises de vin en Chine en 2015 ?
L’économie ralentit, et la consommation de produits de luxe en pâtit, pendant que la concurrence dans l’industrie du vin se fait de plus en plus rude et que les consommateurs sont de plus en plus déçus par le marché.
9 – La Chine est-elle favorable aux start-up en 2015 ? Si oui, pourquoi ?
Cela dépend des domaines. Pour le vin, je ne dirais pas forcément oui en raison de la crise évoquée à la question précédente. Cependant, personne ne peut ignorer que la Chine est en passe de devenir le pays ou la vente et la consommation de vin est la plus importante du monde. Il y a donc forcément un futur radieux en perspective.
10 – La Chine est-elle un marché mature pour le e-commerce dans le vin ?
Pas encore je pense. Pour être considéré comme mature, le marché a besoin d’une certaine confiance des consommateurs et un soutien du gouvernement. Pour l’instant en Chine, ni le e-commerce, ni l’industrie du vin n’en bénéficie. Cela demande du temps et des efforts pour le faire grandir, comme toutes les parties devraient en fournir : le business, le gouvernement et les consommateurs doivent contribuer main dans la main à le développer et l’accélérer.
Photos issues du Facebook French cellar
