L’ œnotourisme au cœur de la stratégie néo-zélandaise

Vignoble en Nouvelle-Zélande. Photo : AL/Fotolia

La destination du bout du monde.

Avec 4 à 5 millions de touristes par an, la Nouvelle-Zélande double sur une année sa population, mais n’en reste pas moins une destination confidentielle, très loin derrière la France, leader mondial avec ses 85 millions de touristes(estimation de 2015). La seule ville de Bordeaux avec une fréquentation estimée à 6,5 millions en 2015 fera mieux que ce pays des antipodes. Les principales motivations pour ce lointain voyage sont des vacances nature et sportives sur fond d’incroyables paysages, mais aussi  la découverte de la culture maori, ou les lieux de tournage du seigneur des anneaux. Le principal frein au développement du tourisme est, outre l’éloignement, la cherté de la destination. Il n’est en effet, pas rare, une fois arrivé en terre kiwi, après  plus de 19 000 km, de payer un café 4 $NZ !  

Des wineries conçues dès l’origine pour le tourisme

Malgré ce handicap et même si le vin n’est pas la motivation première des touristes, la quasi-totalité des 700 wineries du pays 

proposent une offre œnotouristique structurée et performante. Celle-ci se fait à l’image de l’esprit très accueillant et du sens du commerce des kiwis: ouvert 7 jours sur 7, 365 jours par an, toujours le sourire, les mots justes et toujours le produit adapté à vos envies !

Contruits sur des concepts architecturaux originaux et ambitieux (nombre d’entre eux ont été primés sur des concours internationaux d’architecture), les lieux d’accueil sont très soignés et ont été pensés, intégrés dès la genèse du projet. L’offre s’adresse aussi bien aux étrangers curieux de découvrir le vin kiwi pendant quelques heures, qu’aux locaux vivant dans les grandes villes néo-zélandaises et désireux de passer un weekend détente à la campagne, et avec des chiffres d’affaires générés plus que complémentaires.
Les visites sont généralement courtes (30-45 mn dégustation comprise), presque toujours payantes et très peu techniques.

Certaines wineries proposent même le self tour avec panneaux explicatifs au fil d’une promenade fléchée. Le chai ne se visite 

quasiment jamais pour des raisons de sécurité, tout au plus un rapide regard sur le chai à barriques est possible pour la magie du lieu. Le discours proposé lors des visites, se construit toujours autour de l’histoire, de l’architecture des bâtiments, des paysages de la région, de l’expérience du vin mais aussi sur la réussite du projet par la mise en évidence des médailles, notes et récompenses internationales obtenues, et les efforts consentis pour la protection de l’environnement.  

 

“Wining and dining” for all

Le consommateur est amené à prolonger cette expérience du côté de la boutique où il pourra acquérir vins et nombre de produits dérivés très variés. Les touristes étant principalement venus en avion, toutes les wineries proposent – moyennant finances – d’envoyer les bouteilles achetées à l’autre bout du monde.

Mais au-delà de la traditionnelle visite dégustation vente, les wineries sont aussi et surtout imaginées comme des lieux de réception 

avec un bar, un restaurant, et souvent un hôtel. On trouvera aussi fréquemment des salles de réception (pour les mariages, les séminaires d’entreprises….), une épicerie de produits locaux, un musée, une boutique de souvenirs, le wifi gratuit, des animations et des jeux pour les enfants, des facilités pour les personnes âgées, les handicapés et même les animaux domestiques, et des événements (concerts, spectacles, expositions permanentes ou temporaires d’œuvres, opérations spéciales pour Noël, la Saint-Valentin…). Mais certaines exploitations vont bien au-delà en proposant une véritable agence de tourisme déclinant nombre de prestations comme la location de vélos, de canoé, des randonnées en montagne, des sorties en bâteau…

 

Profiter de l’attractivité des Blacks ou… des moutons !

Les wineries mettent aussi en avant le côté environnement lors des visites. Photo : S. Badet

La Nouvelle-Zélande, pays déjà prospère, mise beaucoup sur le tourisme dans les années à venir pour maintenir un taux de croissance élevé. L’actuel gouvernement en a fait un axe important de sa stratégie de développement économique, avec pour symbole fort  de ce choix, un Premier ministre, John Key, qui a également le titre de ministre du Tourisme. L’idée est d’attirer la clientèle de cette région du monde en plein développement.

Les nouvelles classes moyennes asiatiques sont particulièrement ciblées, en mettant en avant certains atouts spécifiques comme le côté environnement, le rugby, ou les moutons, et ainsi capter les Japonais de plus en plus épris de ballon ovale ou les Chinois. Il est vrai que l’on ne compte pas moins de 40 millions de moutons sur les deux îles, et 2015, année du mouton dans le calendrier chinois, a largement contribué à rendre la destination très populaire, avec une fréquentation qui a littéralement explosé l’an passé ! Et la filière vin compte bien profiter de cette dynamique positive pour capter une part de ces nouveaux vacanciers asiatiques et ce quel que soit leur motivation première de voyage !

 

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