Un équilibre économique fragile

À partir de 18 exploitations réelles qu’elle suit depuis 2010, la chambre d’agriculture du Rhône a constitué trois exploitations-type du Beaujolais: commercialisant en direct, au négoce ou à la coopérative. D'après la dernière mise à jour des données, le revenu a progressé de 3 000 à 6 000 €/UTH entre 2010 et 2013, selon les systèmes. Mais ces résultats sont en grande partie dûs à l'embellie sur les cours du vrac. L'équilibre économique reste donc fragile, comme tend à le montrer la campagne en cours.

Vendeurs directs : mieux valoriser les bouteilles

Le cas-type "vendeur direct" a mis l'accent sur la commercialisation, qui mobilise l’énergie de toute la famille. Avec succès, puisque 60% de la production sont vendus en bouteille ou en Bib. Un effort de diversification de la gamme a été réalisé avec la reprise de parcelles produisant des crus et/ou en plantant du chardonnay, ainsi que par l’élaboration de cuvées spéciales. Parmi les atouts, on note une clientèle diversifiée, ainsi qu’un produit avec un bon rapport qualité-prix. Mais ce système comporte aussi des faiblesses: la mauvaise connaissance du prix de revient réel des bouteilles peut engendrer des difficultés économiques quand le prix de vente est trop bas. Le temps de travail, très important, notamment les week-ends consacrés aux Salons, peut peser sur la qualité de vie.

"La capacité de cette exploitation à atteindre les rendements autorisés et/ou à augmenter progressivement le prix de vente sera déterminant pour son avenir", indique Axelle Verniol, conseillère à la chambre d’agriculture.

Vendeurs au négoce : s’adapter à tout prix

Cette exploitation-type vend la quasi-totalité de ses vins au négoce. De ce fait, elle est très dépendante des cours du vrac et des quantités récoltées. Son avenir dépend de sa capacité à maîtriser les coûts de production et à atteindre les rendements autorisés. Les vignerons sont obligés d’adapter leur système: par exemple, diversification des cépages (chardonnay, pinot) pour produire des vins de base de crémant, diminution des coûts de production en rajeunissant le vignoble et quelques fois par replantation à faible densité. À défaut d’adaptation, on assiste à des cessations d’activité ou réorientations complètes du système (5 à 7% par an).

Coopérateurs : restructuration et mécanisation

Le cas-type "coopérateur" étudié ici cultive 16 ha et gère un atelier complémentaire de 8 vaches allaitantes. Le revenu dépend des ventes de la coopérative, essentiellement au négoce. L’affermissement des cours sur les millésimes 2012 et 2013 a permis une revalorisation de 10 €/hl du prix payé par la coopérative. L’avenir de cette exploitation passe par la diversification des activités ou l’augmentation de surface. La plantation d’autres cépages que le gamay peut être une des voies. La restructuration du vignoble est l’un des leviers à utiliser pour améliorer la productivité et l’efficacité du travail.

Plus d'informations:
► L'article de la chambre d'agriculture, paru dans La Tassée n°177, décembre 2014
► article mon-viti : densité réduite, qualité des vins conservée
 

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