Les OP viticoles interpellent les parlementaires

Dans un courrier datant du 2 février adressé aux parlementaires, les organisations professionnelles viticoles – CNAOC, VinIGP, VIF, CCVF, ANIVIN, UMVIN, CNIV –  ont alerté les députés de leurs inquiétudes sur le projet de loi de santé.
Les dirigeants des organisations professionnels y déclarent notamment:
"Nous tenions à vous alerter sur les très vives inquiétudes de l’ensemble de la filière viti-vinicole à l’approche de la discussion dans quelques semaines du projet de loi de santé publique, inquiétudes renforcées par les propos tenus par le président de l’Association Nationale de Prévention en Alcoologie et Addictologie (ANPAA) cette semaine sur un site d’information en ligne.

Nous avons pris connaissance, dans le cadre des travaux préparatoires du projet de loi relatif à la santé à venir, des propositions et amendements de l’ANPAA rendues publiques lors d’une audition à l’Assemblée Nationale le 3 décembre dernier. Nous sommes opposés à ces dispositions.

1) La proposition de l’ANPAA vise la suppression pure et simple de la publicité sur Internet, à l’exception des « sites de producteurs ». Or, quand on évoque de supprimer Internet des supports autorisés pour la publicité en faveur du vin et autres produits vitivinicoles, à l’exception des sites de producteurs, il ne s’agit pas d’interdire des bannières publicitaires en ligne mais bien de savoir ce que deviendront les pages Facebook des vignerons et négociants, les pages dédiées à l’oenotourisme dans les régions, etc…

Cette volonté de restriction ne tient par ailleurs absolument pas compte de la réalité des canaux d’information et de distribution digitaux. Les sites d’information et de promotion des interprofessions, véritables plateformes digitales de contenu sur lesquelles les vignerons investissent depuis des années, seraient-ils toujours autorisés ? Quid des applications mobiles ? Quid de la vente en ligne de vins et autres produits vitivinicoles sur des sites multi-produits comme Vente Privée qui n’est pas un producteur ? Et les sites de ventes spécialisés (cavistes en ligne) ? Peut-on se passer aujourd’hui des réseaux sociaux pour relayer l’information sur les produits ?

Les organisations rappellent les chiffres que représente la vente de vins en ligne en France: 705 millions d’euros en 2013, 1, 125 milliard en 2015 et près de 1.370 milliard attendus en 2016.

"Rappelons qu’Internet est aussi un formidable vecteur pour la promotion de nos produits et la valorisation de nos territoires. Le gouvernement l’a très bien compris et encourage le développement de l’oenotourisme. Le ministre des Affaires Etrangères et du Tourisme, Laurent Fabius, vient d’être élu l’homme de l’année par une grande revue du secteur pour son soutien actif à l’oenotourisme. Au même moment, la secrétaire d’Etat à l’Economie Numérique, Axelle Lemaire, participait à la mise en place par les Vignerons Indépendants d’une plate-forme de vente de vins en ligne et encourageait les viticulteurs à prendre toute leur place dans cette économie en plein développement.

2) L’ANPAA propose ensuite de renforcer le message sanitaire et de laisser la responsabilité au ministre de la Santé d’en définir le contenu. Nous considérons pour notre part que les fondements de la politique en matière de lutte contre l’alcoolisme sont définis dans la loi et donc discutés par le Parlement. Le message sanitaire qui aujourd’hui cible les comportements à risque et valorise la modération est cohérent avec cette politique. Un message qui supprimerait le mot abus reviendrait à « l’alcool est dangereux pour la santé » et signifierait alors que toute forme de consommation de vin, même mesurée, serait nocive. Cette assimilation du vin à un produit nocif dès le premier verre est contraire aux repères 2340 définis par la haute autorité de santé et serait une provocation pour notre secteur.

Nous considérons que le cadre actuel n’a pas besoin d’être renforcé et que la priorité doit tout d’abord consister à le faire respecter.

La question de fond que nous vous posons aujourd’hui est de savoir quelle est pour les pouvoirs publics et les élus la vision sur l’avenir de notre secteur. D’un côté, le vin est valorisé comme un pilier fondamental de l’économie et du tourisme et a d’ailleurs été classé récemment comme patrimoine de la nation, de l’autre il pourrait être jugé nocif dès le premier verre et toute forme de communication lui serait interdite ?"

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