Vers un plan plus réaliste ?

Échec ou impossibilité? Le plan Écophyto a vécu, sans résultats probants. Au lieu de diminuer, l'utilisation de pesticides en France (le Nodu) a augmenté de 5 % en moyenne entre 2009 et 2013. 
Comme le résume le député Dominique Potier, auteur du rapport sur Écophyto remis le 23 décembre:

"L’objectif de diminution de 50% de l’utilisation des pesticides en dix ans, on ne l’atteindra pas. En cinq ans on est tout juste arrivé à stabiliser leur utilisation. Il faut reprendre le chemin du progrès." 

Place donc à Écophyto 2. Stéphane Le Foll a donné le 7 janvier les grands axes de la nouvelle version de la politique publique de réduction des produits phyto qu'il dévoilera plus précisément le 30 janvier. 

Les pouvoirs publics restent donc persuadés qu'une diminution est atteignable... mais sans préciser son ordre de grandeur. De fait, selon les résultats du réseau Dephy (qui regroupe 347 systèmes de culture conduits au sein de 335 exploitations, pour la filière viticole), 41% des systèmes ont diminué leur IFT depuis leur entrée dans le réseau, malgré des conditions climatiques défavorables. 

Une note de suivi du plan souligne: 

Depuis 2009, le plan Écophyto a permis la mise en place d’outils (exemple: bulletins de santé du végétal) et de références qui ne sont que très marginalement appropriés par les agriculteurs. La diffusion et l’appropriation par tous de ces références est l’enjeu de la révision du plan Écophyto. 

Diffuser, certes, mais le message est-il vraiment clair? Difficile de l'affirmer à la lecture du site Internet dédié (Écophytopic). Reste la valeur de l'exemple de terrain. Le ministre prévoit ainsi d'augmenter le nombre de fermes Dephy

1,5 M de Nodu économisables en viticulture

Stéphane Le Foll mise aussi sur un nouvel outil: les CEEP (certificats d'économie de produits phytosanitaires)Le principe? Les distributeurs agricoles (coopératives ou négoces) doivent accompagner leurs clients agriculteurs vers la diminution de l'emploi de produits phyto. Sinon, ils doivent payer une taxe. Les modalités d'une mise en place expérimentale devraient être annoncées le 30 janvier. 

Le rapport de la mission chargée d'étudier la faisabilité de ces CEEP estime que, pour la viticulture, 1,5 M de Nodu peuvent être économisés. Pour elle, 85% des "gisements d'économie" se retrouvent dans quatre actions:

  1. une adaptation de la pulvérisation au stade de la vigne (OAD optidose) (0,45 M de Nodu);
  2. la modélisation des risques épidémiques (0,39 M de Nodu);
  3. le désherbage mécanique et l'enherbement (0,25 M de Nodu);
  4. les panneaux récupérateurs (0,14 M de Nodu).

Comment ce rapport sera-t-il pris en compte? Y aura-t-il des aides financières pour l'achat de matériels comme les pulvérisateurs munis de récupérateurs, préconisés par le ministère, mais à l'origine de surcoût pour les viticulteurs? Ces aides seront-elles réservées aux seuls membres d'un GIEE? Les réponses seront sans doute données le 30 janvier.

En attendant, remarquons que, malgré toute la bonne volonté des élus, l'innovation ne se décrète pas. C'est vrai pour le biocontrôle, où les produits arrivent petit à petit sur le marché. C'est aussi vrai pour les systèmes de culture. En 2011 et 2012, six plateformes expérimentales ont été créées pour la viticulture, avec l'idée de tester des modes de conduite innovants: Aquitaine (cinq sites), Val de Loire (trois sites), arc méditerranéen (six sites), Alsace (cinq sites), Sud-Ouest (trois sites) et Charentes Cognac (trois sites). Pour l'instant, les quelques résultats publiés, s'ils permettent de dégager des pistes, n'ont pas été jugés satisfaisants au point de vue économique. Une problématique que nos décideurs devraient prendre en compte.

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