Ce qui nous a marqués en Afrique du Sud

L’Afrique du Sud viticole, vous l’imaginez comment? Dix étudiants de BTSA technico-commercial vins et spiritueux du CFA Edgard Pisani de Montreuil-Bellay (49) accompagnés de leur formatrice en commerce du vin Sandra Peillon y ont effectué un voyage d'étude début décembre, dans le cadre de leur formation. Huit jours sur place pour visiter 14 caves, concentrées autour de la ville de Cape Town et de la "coastal region". Mon-viti les laisse ici retranscrire ce qui les a marqués:
 

• La France comme modèle

Les vins français servent de références historiques et les vignerons sud-africains l’acceptent et souhaitent se rapprocher de cette qualité. Une viticulture et une vinification proche de la nôtre avec des vendanges à 90% manuelles. Le personnel ne manque pas en Afrique du Sud! Si le système d’appellations n’existe pas, avec des vins qui se distinguent par leur région et leurs cépages, les domaines commencent à élaborer des cuvées parcellaires, pour valoriser les différences aromatiques du terroir.

• Les rois du marketing, avec un accueil œnotouristique bien rodé

Si la France se focalise avant tout sur la production, l’Afrique du Sud est très forte en marketing. L’œnotourisme y est très développé, avec une stratégie d’accueil poussée, et appuyée par une démarche marketing à toute épreuve! Pour des tarifs de 0 à 15 euros, vous êtes accueillis (avec le sourire!)
sur 1 h 30 - 2 h, avec une visite de la vigne et du chai, suivie d’une dégustation de 4 verres minimum (parfois jusqu’à 8!), accompagnée de produits locaux (charcuteries, fromages), et d’une petite feuille récapitulant les vins dégustés et leurs caractéristiques.

La différenciation est de mise, avec des visites dans les remorques viticoles, des petits cours sur des points techniques, ou des dégustations dans les vignes. Sans oublier la publicité sur lieux de vente,  avec des accessoires au nom du domaine: tire-bouchon, bec verseurs, casquettes, polos, tabliers, sacs isothermes, etc.! Le tout toujours bien présenté, pour maximiser les ventes additionnelles!

• Les blancs: du chenin au sauvignon moelleux

En Afrique du Sud, les vins blancs représentent plus de 65% de la production totale. Parmi les cépages blancs, on retrouve le chenin "steen" (18% des surfaces). Suivent le chardonnay (9%), et le sauvignon (8%), le sémillon "green grape", le riesling, le weisser riesling, le cape riesling, le colombard. Pour les rouges, le cabernet domine (11,7% de la surface totale), suivi par la syrah (10,5%), le merlot (6,2%), et le pinotage, le ruby cabernet, le hanepoot.

L’Afrique du Sud est le 1^er pays producteur de chenin suivi de la France, avec le Val de Loire. Nous avons noté deux styles de chenins bien différents, exprimés par des vins secs: arômes de fruits avec une belle acidité; ou plus boisés et fumés.

À Tokara nous avons découvert un sauvignon moelleux. Un vin complexe avec une richesse aromatique avec des notes de miel et d’abricot. Ce sauvignon moelleux nous a donc captivé, d’autant plus qu’en France, nous n’avons pas connaissance de vins moelleux issus de Sauvignon.

• La biodynamie peu pratiquée

Nous avons observé lors de notre voyage que la biodynamie était peu pratiquée. Nous avons tout de même visité deux caves en biodynamie: Waterkloof, avec un restaurant gastronomique dans ce domaine, et Avondale, où Caillie nous a accueillis et fait partager la culture et la pratique du domaine, montés dans une remorque tirée par un tracteur pour faire le tour des vignes. Lors de la dégustation, Caillie nous a expliqué le calendrier lunaire pour planter mais aussi pour boire le vin!