Si l’essentiel des dégustations de vin au domaine sont aujourd’hui gratuites en France, la pertinence de cette pratique se pose, selon François Perroy, directeur de l’agence Emotio Tourisme:
Pour se démarquer, il vaut mieux miser sur une vraie stratégie d’accueil, avec un service de qualité payant. Ce n’est pas une question de taille mais d’ambition.
En Val de Loire, où 350 domaines sont labélisés Caves Touristiques, la dégustation est systématiquement gratuite, sauf si elle s’intègre dans une offre plus large, explique Antoine Waels, en charge de l’œnotourisme à Interloire.
Quand vous faites visiter votre exploitation, la prestation doit être rémunérée, pour valoriser cette activité.
Animation commerciale ou activité œnotouristique?
Pour Christophe Chevré, animateur formations chez les Vignerons Indépendants, il faut distinguer deux cas.
Dans le cadre d’une animation commerciale, où l’objectif est d’amener le client à acheter, la dégustation peut être gratuite. L’intérêt est d’attirer le maximum de personnes, pour faire sa marge sur les bouteilles vendues. Dans le cadre d’une activité œnotouristique, où vous passez du temps à promener les visiteurs qui sont davantage intéressés par la visite que par l’achat final, il convient de faire payer.
Aujourd’hui, nombreux sont les vignerons à passer une heure ou deux de leur temps à accueillir les touristes et leur faire déguster gratuitement des vins, pour au final ne vendre qu’une ou deux bouteilles, note François Perroy. La chose est d’autant plus vraie avec les visiteurs étrangers, qui ne peuvent rapporter chez eux un grand nombre de bouteilles, à cause du transport en train ou en avion.
Mais à quel prix proposer sa dégustation, et de quelle manière? Tout d’abord, passer à une dégustation payante entraîne un changement de réglementation par rapport à la dégustation gratuite, avec l’obligation d’obtenir une licence de débit de boisson…
