La feuille de route du nouveau président

Le fraichement élu à la présidence de l'interprofession de Cognac, Jean-Bernard de Larquier répond aux questions de Viti.

Quels sont vos objectifs pour ce mandat de trois ans à la tête du BNIC ?

Je vais tout d’abord achever les projets initiés les trois dernières années durant lesquels j’étais vice-président !  Il nous reste à finaliser les indicateurs de pilotage de notre business plan. Marché et production doivent être en phase.

Depuis les lois anti-corruption, le marché chinois a diminué de  20 %. Inquiet ?

Non. Je dirais même soulagé ! Le ralentissement des ventes de cognac de qualité réserve nous arrange presque. Nous n’aurions pas pu tenir le rythme. Les vieux cognac ne s’inventent pas. Nous allons changer notre stratégie mix-produit. Le VSOP va se développer. Le XO, lui, va trouver de nouveaux consommateurs. La Chine est un grand pays avec une tranche de CSP+ en devenir. Le marché du Cognac enregistre une baisse de 5 % par rapport à 2012, une année record. Mais, les Etats-Unis repartent fort. Enfin, nous avons un nouveau marché très dynamique: l’Afrique Subsaharienne. L’Angola, le Nigéria et les pays voisins sont de récents consommateurs de cognac. Ils représentent notre 10e marché. Des expatriés ayant vécus aux États-Unis reviennent au pays avec la culture cognac. C’est un marché jeune, intéressant mais difficile à prévoir car politiquement très instable.

 
Et le marché français ? Il a longtemps était négligé par le BNIC.

En France, la grande distribution capte l’essentiel des ventes de boissons alcoolisés. Avec eux impossible de faire de la valeur et le cognac n’est pas un marché de volume. Nous proposons un produit de luxe. Néanmoins, nous avons à cœur de refaire du cognac un produit consommé par les Français. Le cognac est tendance partout dans le Monde. Chez nous, son image est restée figée sur celle du digestif du grand-père. Il est aussi problématique d’entendre des Américains ou des Russes nous dire qu’ils n’ont pas trouvé de Cognac en France. Pour toutes ces raisons nous allons continuer les actions de communication auprès de prescripteurs sommeliers et barmens. Ce sera un travail de longue haleine.

Le marché est un peu ralenti. Quelles conséquences sur le rendement d’eau-de-vie autorisé et les plantations?

Après deux années de petites récoltes, 2014 a été satisfaisante. Nous étions à 11,7 hl d’alcool pur par hectare. Vue la situation économique, en 2015 il est probable que nous allons calmer le jeu. Les indicateurs que nous développons devraient nous guider. Néanmoins, cela ne nous empêche pas de vouloir planter à Cognac. Le vignoble n’a pas bougé depuis trente ans. Il régresse même.  Les manquants dus aux maladies du bois imputent la surface de production de 10 %. 7500 ha sont improductifs.  Il faut continuer à restructurer et à planter. Les deux sont indissociables. Une croissance de 1,5 %/an sur 6 à 10 ans est envisagée. Nous affinerons au fil de l’eau.

 
Avez-vous d’autres missions au programme ?

Continuer à développer le service juridique du BNIC et soutenir la station viticole. À Cognac ,nous croyons dans les cépages résistants aux maladies. Nous allons travailler pour que les expérimentations grandeur nature chez les vignerons soient facilitées. Il faut que la mise en vente de ces cépages soient facilités.

Vous retrouverez d'ailleurs un article de Raphaelle Poissonnet sur les cépages résistants dans le prochain numéro de Viti Enjeux n°21. Des viticulteurs bordelais racontent leur expérience.

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