Cinq leviers pour réduire la pression

Un essai de longue durée (20 ans),  spécialement dédié à l’étude des pratiques culturales sur les maladies du bois, a été mis en place par le le Bureau interprofessionnel du Cognac (BNIC), à Saintes. Cinq constats peuvent être tirés :

1-  Les tailles courtes (cordons bas et haut) expriment davantage de symptômes que les tailles longues (guyot à plat et en arcure), sans doute à cause d’une surface de plaies de taille plus importante sur les cordons. Néanmoins, la mortalité est supérieure pour les tailles longues. Un résultat logique pour le chargé d’études viticoles du BNIC, Vincent Dumot, car en taille guyot chaque latte représente la moitié du cep alors qu’un cordon porte plusieurs coursons.

2- Les tailles mécaniques en « haie fruitière », que ce soit sur un cordon haut ou bas, expriment moins de symptômes et de pieds morts dans le temps, vraisemblablement en raison de plaies plus petites et éloignées du tronc. Cependant, ce mode de conduite est fortement déconseillé pour la production de vins de distillation car la qualité des eaux de vie est altérée.

3-  La vigueur, estimée par le poids de bois de taille, semble favoriser l’esca et accélérer la mortalité des pieds. Ainsi, sur l’essai de Saintes, la modalité sans engrais depuis la plantation exprime moins de symptômes d’esca que les modalités fertilisées. Il en est de même pour la modalité enherbée tous les rangs, par rapport à celle enherbée un rang sur deux et celle travaillée tous les rangs.

4-  Les pieds greffés sur 333EM, Rupestris du Lot, et 41B semblent moins touchés par l’esca. Aucune parenté génétique entre ces porte-greffes ne peut expliquer ce fait. Il ne s’agit pas non plus d’un effet de vigueur conférée. Attention toutefois, le 41B s’avère très sensible à l’eutypiose, et le 333EM également dans certains sites.

5- Le recépage précoce des pieds de vigne montre une bonne efficacité.

Pour Vincent Dumot :

Ce résultat confirme l’hypothèse selon laquelle les nécroses responsables des symptômes se situeraient dans les bras et le haut des troncs, et qu’un renouvellement du tronc peut réduire les symptômes.

Ces observations fournissent plusieurs pistes pour atténuer l’impact de l’esca, en particulier : l’intérêt de limiter les grosses plaies près du tronc, de recéper précocement pour assainir le tronc, de maîtriser la vigueur, et de choisir un porte-greffe moins sensible.
 

Et vous, êtes-vous d'accord avec ces observations  ?

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