La CFTC-Agri contre l'interdiction totale

Dans un communiqué datant du 1er février, la CFTC-Agri, syndicat représentant les salariés du monde agricole, souhaite alerter les pouvoirs publics sur les dangers de l’interdiction totale de l’épandage aérien applicable depuis le 1er janvier, y compris dans les terrains sinistrés et en forte pentes.

Le syndicat considère que cette interdiction constitue différents dangers:

  • un danger pour l’environnement

"Pour une surface équivalente, il faudra épandre 5 fois plus de produit en traitement au sol par rapport à un traitement aérien. Par ailleurs, les cultures biologiques risquent d’être condamnées à disparaître. En effet, le traitement avec des produits bio, nécessite une très grande réactivité d’intervention après les pluies. Ce n’est pas possible en traitement au sol sur ce type de terrain."

  • un danger pour les conditions de travail, la santé et la sécurité des opérateurs.

"Lorsqu’un pilote protégé dans une bulle hermétique traite pendant une demi journée, il faudra 6 personnes pendant une semaine avec combinaison, masque… souvent en plein soleil, pour traiter une surface équivalente au sol… On envoie des opérateurs travailler dans des terrains dangereux et des accidents mortels ont déjà été constatés…"

  • un danger pour le patrimoine gastronomique et culturel français.

"Les vignobles concernés produisent des vins d’exception reconnus dans les grandes tables de notre pays et porteurs de l’excellence française à l’international. Ces parcelles ont par ailleurs fait l’objet d’aménagements spécifiques (murs de pierres, terrasses…), souvent classés sites protégés, constitutifs du patrimoine architectural et paysager de nos territoires. Du fait de l’interdiction de l’épandage aérien et faute de solutions alternatives satisfaisantes, ces parcelles sont menacées d’abandon."

La CFTC-AGRI ne demande pas le retour à grande échelle de l’épandage aérien. Toutefois, pour les quelques parcelles où il n’y a pas aujourd’hui d’autres solutions satisfaisantes, le syndicat demande que des dérogations encadrées puissent de nouveau être accordées.

"Nous demandons aux pouvoirs publics de faire preuve de responsabilité et de ne pas céder aux tentations démagogiques, loin des réalités du terrain.

"En parallèle, nous sommes prêts à travailler à la recherche de solutions d’avenir. C’est dans ce but que nous agissons depuis 2014 auprès des ministères de l’agriculture, de la santé et de l’écologie. Nous avons obtenu une audience en février 2015 et dernièrement, en décembre 2015, un déplacement sur le terrain en Alsace avec des représentants du ministère de l’agriculture, la DRAAF, la DGAL, la DIRECCTE, la MSA et de la Caisse d’Assurance-Accidents agricole d’Alsace.

Il est maintenant temps d’agir concrètement… Nous continuons de demander la constitution d’un groupe de travail interministériel pour travailler avec les professionnels concernés sur ce sujet", déclare Pierre Jardon, délégué général de la CFTC-Agri.

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