Les conclusions de cette évaluation seront désormais prises en compte par l’Anses pour renouveler ou délivrer les autorisations de mise sur le marché (AMM) des produits à base de glyphosate.
Dans l’inter-rang, l’Anses a identifié des situations où il n’est pas possible de réaliser des substitutions non chimiques au glyphosate, elles sont qualifiés « d’impasses techniques ». Il s’agit :
des parcelles non mécanisables. Il n’est en conséquence pas proposé d’appliquer des restrictions d’utilisations en termes d’espace traité ;
du contrôle d’adventices vivaces installées, leur gestion s’avère possible, tant dans les situations mécanisables que dans les situations non mécanisables, en respectant la dose maximale autorisée et en effectuant des applications par taches uniquement.
« En dehors de ces rares situations d’impasses techniques, des alternatives non chimiques existent pour la gestion des adventices dans l’inter-rang », peut-on lire dans le rapport de l’Anses. En dehors de ces impasses, « la substitution du glyphosate par des alternatives non chimiques est possible entre les rangs de vigne. »
Pour ce qui concerne le désherbage sous le rang, « la substitution n’est pas possible, compte tenu des inconvénients majeurs identifiés. En conséquence, s’agissant de l’usage du désherbage de la vigne, une restriction de la dose maximale d’application par hectare de glyphosate est recommandée, afin de prendre en compte la substitution sur l’inter-rang et le maintien d’un désherbage chimique sous le rang à une zone la plus restreinte possible », conclut l’Anses.
En résumé, l’Anses imposera dans les conditions d’utilisation des produits à base de glyphosate nouveau ou à l’AMM renouvelée :
Interdiction d’utilisation du glyphosate entre les rangs de vigne : l’alternative est le maintien de l’herbe ou le désherbage mécanique ;
Utilisation autorisée dans les situations où le désherbage mécanique n’est pas réalisable : vignes en forte pente ou en terrasses, sols caillouteux, vignemères de porte-greffes. Ne pas dépasser la dose annuelle de 2 160 g de glyphosate par hectare ;
Restriction de la dose annuelle maximale autorisée à 450 g de glyphosate par hectare, les applications étant limitées à 20 % de la surface de la parcelle, soit une réduction de 80 % par rapport à la dose maximale actuellement autorisée.
« Cette limitation des conditions d’emploi et des doses par hectare contribuera à réduire dès 2021 les quantités de glyphosate utilisées en France », analyse l’Anses.
