Les gelées ont durement frappé de nombreuses régions. Pierre et Vincent Masson de Biodynamie Services proposent des conseils en prévention de petites gelées disponibles sur leur site Web.
Ces conseils sont extrait du guide pratique de Pierre et Vincent Masson, édition 2012:
"Pour les gelées de printemps, la préparation valériane diluée à raison de 5 ml par hectare dans 30 à 35 litres d’eau tiède et dynamisée 20 minutes peut être pulvérisée la veille au soir en fines gouttes quand on a prévu une gelée, cela permet de gagner un peu sur le point de gelée. Cela peut aussi être réalisé le matin avant que le soleil n'ait touché la végétation.
"Pour la première dynamisation printanière de la bouse de corne (500 ou 500P), l'ajout de 5 ml de valériane dans le récipient de dynamisation dès le début de celle-ci permet un bon renforcement de la plante vis-à-vis des gelées tardives.
"Durant la saison, si on constate de très grandes amplitudes thermiques entre le jour et la nuit, la préparation valériane pulvérisée seule (de préférence le matin) ou en mélange avec la préparation silice de corne dès le début de la dynamisation, régularise et atténue le stress lié à ces grandes différences de températures.
"Dans les situations critiques pour les gelées de printemps, la répétition des pulvérisations de valériane semble cumuler des effets positifs pour endurcir les plantes vis-à-vis du froid. "
La préparation valériane est en rapport avec les forces enveloppantes de Saturne et agit sur le métabolisme du phosphore dans le sol et chez les plantes. Elle joue un rôle anti stress et régénérateur bien connu dans les épisodes de grêle et elle est réputée créer un « manteau de chaleur » aussi bien autour du tas de compost que pour les jeunes pousses sensibles au gel en début de végétation. Nous avons des témoignages nombreux de l'efficacité de ce passage de valériane préventif dans les années antérieures dans de nombreuses régions et pour différents cépages. Malheureusement cette action est insuffisante en cas de trop fortes gelées.
Manifestement l'intensité et la durée du gel de ces derniers jours ainsi que la répétition des températures négatives durant 3 jours successifs ont accentué les dégâts. Dans certaines régions, les bourgeons sortant du coton et les bourgeons au stade pointe verte qui sont dans une sorte de situation fragile d'accouchement ont été sévèrement touchés. Dans certains cas la totalité des jeunes pousses et de jeunes feuilles a été grillée. Dans de nombreux cas, non seulement les bourgeons principaux ont été touchés mais aussi les contre-bourgeons. Les vignes risquent de repartir de manière luxuriante et désordonnée, mais malheureusement (selon les cépages) les rameaux issus de ces bourgeons seront peu ou pas fructifères.
Que faire aujourd'hui ?
Il n'y a pas de miracle à attendre. Le meilleur remède sera l'arrivée du beau temps et de la chaleur qui
permettront à la vigne de relancer son processus végétatif.
Le passage de silice de corne (501) dans de telles circonstances ne nous paraît pas approprié, il faut attendre que la vigne pousse bien et ne pas employer cette préparation avant qu'une certaine vitalité soit revenue, en tout cas pas avant le stade 5 à 6 feuilles déployées. La valériane ajoutée en début de brassage pourra, là encore, être un précieux accompagnement.
Après cet épisode de gelées, dans les milieux conventionnels, certains veulent relancer la végétation en employant des engrais azotés, que ce soit au sol ou en pulvérisation foliaire. Ceci nous semble être une grave erreur qui contribuera à accentuer le comportement foisonnant des nouvelles pousses et qui risque de faire couler les quelques rares inflorescences qui naîtront des bourgeons secondaires ou des entre-coeurs.
Pour agir harmonieusement sans stresser les plantes, les tisanes d'ortie ou mieux encore de consoude (la plante qui a la vertu de consolider et qui est le remède des fractures en phytothérapie) peuvent être employées. On peut aussi prévoir l'adjonction de quelques gouttes de valériane dans ces tisanes, car c'est
un excellent promoteur direct de la floraison. L'achillée peut trouver sa place dans les premiers soins aux
vignes gelées, car elle est une plante régénératrice qui a fait ses preuves après les dégâts causés par la grêle.
Pour ceux qui n'ont pas encore réalisé leur 500P de printemps, dès le retour du beau temps, il y aura de très bonnes possibilités jusqu'à Pentecôte. Il est utile d'ajouter quelques gouttes de valériane dès le début de la dynamisation (5ml /ha).
Ceux qui ont déjà réalisé leur première 500P ne doivent la renouveler que dans les cas de vignes affaiblies ou habituellement fatiguées par les viroses, chloroses, etc. Il est inutile de sur-vitaliser des vignes qui ont déjà de la vigueur ou qui possèdent un bon équilibre végétatif.
Sur les vignes qui ont déjà une légère tendance à la chlorose, le gel va encore accentuer celle-ci. Les tisanes d'ortie et la 500P ou la 500 en foliaire peuvent être de bonnes mesures curatives.
Dans un deuxième temps il faudra accompagner la végétation en réalisant les pulvérisations de silice de corne 501 comme indiqué plus haut, pour équilibrer et structurer la plante et accompagner les traitements phytosanitaires à base de cuivre et de soufre par les tisanes et décoctions appropriées (prêle, ortie, osier, etc).
A propos de la conduite à tenir, voici un excellent conseil de la Sicavac transmis par François Dal : "Dans tous les cas, il va maintenant falloir s’armer de patience et attendre la repousse. Une fois la vigne repartie, il pourra être intéressant d’ébourgeonner afin d’aérer les pieds et limiter le travail à la taille, notamment sur les jeunes parcelles vigoureuses. Dans ce cas, il est préférable d’attendre la sortie des grappes afin de conserver les gourmands fructifères."
