Les syndicats agricoles réagissent aussi

La Confédération Paysanne et la Coordination Rurale ont rédigé chacune un communiqué suite à l’émission Cash Investigation de mardi. De son côté, la FNSEA mobilisée cette semaine sur les manifestations des éleveurs, explique ne pas envoyé de réaction en particulier.

 

La Coordination Rurale « s'attriste de voir une nouvelle fois la viticulture, et l'agriculture en général, attaquées dans un documentaire uniquement à charge et qui ne prend pas le temps d'aller au bout des choses en reconnaissant les nombreuses démarches menées depuis des années ». Pour le syndicat, « la première partie de l'émission qui se penchait sur les traitements effectués sur les vignes (en Gironde) s'est montrée très critique. En revanche, ce reportage a (volontairement ?) omis de parler des efforts en matière de réduction de produits phytosanitaires et des nombreuses normes obligatoires destinées à sécuriser leur utilisation. Le titre même de l'émission manquait d'impartialité : Produits chimiques : nos enfants en danger. Celui-ci cherchait-il à faire référence à l'incident datant de juin 2014 et impliquant une école ? Pourtant, après enquête, il s'était avéré que le produit phytosanitaire utilisé était une spécialité à base de soufre, homologué en agriculture biologique et pouvant éventuellement occasionner des irritations mais sans danger pour la santé humaine.

Par ailleurs, les produits phytosanitaires mis sur le marché sont évalués par l'ANSES et doivent obtenir une autorisation de mise sur le marché délivrée par l'Etat. […] Pourquoi ne pas avoir laissé la parole aux viticulteurs pour qu'ils expliquent leur fonctionnement, l'impact de toutes ces mises aux normes - lesquelles ont bien souvent mis à mal leur trésorerie – et les nombreux plans organisés par les agriculteurs eux-mêmes pour maîtriser et réduire l'utilisation des intrants ? En Champagne par exemple, autre région viticole visée par « la carte des phytos », les viticulteurs du CIVC (Comité Interprofessionnel des Vins de Champagne) ont lancé une démarche de viticulture durable il y a treize ans. Par ce biais, ils cherchent notamment à maîtriser le recours aux intrants, encore à gérer de manière responsable l'eau, les effluents, les sous-produits et les déchets. Objectif : le respect de la santé et de l'environnement. »


De son côté, la Confédération Paysanne souligne que l’’émission Cash Investigation a une nouvelle fois « donné à voir le cynisme avec lequel les firmes agro-chimiques dissimulent la dangerosité de leurs produits, et comment nos élus restent extrêmement sensibles à leur lobbying. Cette mise en lumière est salutaire et doit contribuer à combattre l'emprise croissante des multinationales sur nos sociétés. »


Et d’ajouter : « Les firmes en question, outre les habituelles dénégations quant à la dangerosité des pesticides, défendent leur business en soulignant le rôle de ces produits dans la production abondante d'une alimentation à bas prix. Ce raisonnement occulte que les coûts induits pour la collectivité par ce mode de production explosent : dépollution, santé publique, chômage… Ce qu'économise le consommateur, le contribuable le paye au centuple. Les pouvoirs publics restent manifestement aveugles à cette réalité, convaincus que la logique de « compétition » – et les pesticides qui vont avec – doit organiser la production agricole et alimentaire. Ainsi la généralisation des modes de production sans pesticides, économes en coûts induits pour la collectivité, est limitée par la concurrence des prix artificiellement bas des productions utilisatrices de pesticides. La société doit se saisir de ce débat : la sortie des pesticides n'est pas qu'une affaire de paysans qui, même s'ils en sont les premières victimes, sont souvent pris dans des logiques technico-économiques inextricables dont la responsabilité est partagée. La Confédération Paysanne lancera en 2016 un vaste débat citoyen sur l'alimentation et l'agriculture, afin de choisir et d'imposer, enfin, des politiques agricoles et alimentaires d'intérêt général. »

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