Lors du Sival 2020, deux groupes Dephy Viti, celui d’Océalia (Charente) et du Loir-et-Cher ont témoigné de leur évolution en dix ans.
Au départ, le groupe de viticulteurs qui venaient d’adhérer au groupe Dephy Océalia réalisait 16,6 IFT par an. En 2019, le groupe affiche 10,56 IFT, soit une baisse de 36 % !. Comparé à la référence régionale de 18,1 IFT en 2011, le groupe a creusé l’écart puisque la différence affichée est de près de 42 %. Certes, cette dernière campagne a été favorable aux baisses de traitement en raison de la sécheresse de l’été. Le nombre de traitement fongicides n’a jamais été aussi bas (7,99 IFT) et il est à comparer à celui de 2011 (7,3 IFT). Mais depuis 2015, les IFT ont baissé régulièrement. Sans surprise, c’est le poste herbicide qui a le plus évolué. Le désherbage mécanique a pris le relais des traitements phytosanitaires. Les IFT sont ainsi passés de 1,3/1,4 à 0,75. Les passages d’insecticides ont aussi diminué. Ils franchissent plus rarement la barre des 2 IFT (1,82 IFT en 2019, indice le plus bas).
Les baisses d’IFT significatives après 2015
Des changements significatifs sont intervenus depuis 2015. Les viticulteurs ont investi dans le désherbage mécanique, explique Pascal Marant, animateur du groupe Dephy Océalia. Les inter-rangs assez large permettent une certaine souplesse. De plus en plus, les viticulteurs s’équipent de pulvérisateur confiné. L’adaptation de la dose en lien avec le volume de végétation et l’utilisation d’outils d’aide à la décision ont aussi contribué à la baisse des traitements. En revanche, le poste insecticide ne peut guère diminuer en raison des traitements obligatoires en flavescence dorée.
En Loir-et-Cher, la tendance est la même. Comme en Charente, les IFT ont diminué fortement en 2019 en raison de la météo. Depuis 2015, la baisse des IFT oïdium est importante (4,9 en 2014 ; 0,8 en 2019). Il en et de même pour l’IFT mildiou (8,5 en 2014 ; 2,3 en 2019). Les insecticides ont disparu du panel en 2019 (0,6 IFT en 2014). Alice Reumaux de la chambre d’agriculture du Loir-et-Cher tient à souligner que 30 % des IFT sont du biocontrôle en 2019. Les derniers essais du groupe portent sur l’utilisation de la kaolinite pour lutter contre les cicadelles vertes porteurs de l’agent responsable de la flavescence dorée (le secteur n’est pas impacté par l’obligation de traitement envers cette maladie). Les premiers résultats montrent une baisse de la population de 30 à 50 %.
