Expérimentations dans le vignoble diois pour diminuer les apports en cuivre

Le vignoble Diois. Photo : DR

Dans le cadre de son engagement dans les labels Vignerons en développement durable et agriculture biologique, la Cave de Die Jaillance a choisi de mener des expérimentations pour diminuer les apports de cuivre à la vigne.

Un peu d’histoire

C’est grâce à la volonté conjuguée des viticulteurs bio et des directeurs des coopératives d’approvisionnement et vinicoles de Die que des essais se mettent en place dès 1995 à Barnave sur vigne de muscat.

Seront alors testés et comparés programmes de réduction de dose de cuivre, application d’Ulmasud ou intégration de For Mn 48… Moult balbutiements ou tâtonnements pour une viticulture biologique souvent montrée du doigt pour ses apports de cuivre parfois conséquents mais en recherche permanente de produits de substitution présentant une efficacité réelle.

Ces années de tâtonnement ont permis de fortement réduire les doses de produits mis en œuvre. Cela s’est concrétisé par une évolution du conseil envers les producteurs : modulation des doses de cuivre appliquées allant de 150 g en début de végétation à 600 g de cuivre métal par hectare en pleine fleur, pour de fortes pressions de mildiou.

En revanche, cette période de travail n’a pas permis de mettre en évidence de réels produits de substitution. Les partenariats évoluent, le parcellaire d’essai également. Le Grab se substitue à la coop locale en 2004 et les muscats mis à notre disposition se localisent alors à Espenel.

Les alternatives testées depuis 2014

Évaluations réalisées :

  • 2004-2009 : efficacité de stratégies de positionnement des produits et screening de produits fongicides, éliciteurs ou antagonistes dont saule, Amicarb, yucca, chitoplant, lithothamne, Timorex et PrevB2
  • 2010-2013 : efficacité d’infusions et extraits hydro-alcooliques de plantes et infradose de sucre impliquant prêle, saule, armoise, absinthe, menthe, bourdaine, fructose, rhubarbe et bouillie EEC
  • 2013-2016 : efficacité d’huiles essentielles et de biostimulants comprenant des extraits de levures, bourdaine, fructose, extraits d’algues, huiles essentielles soit de girofle, origan ou eucalyptus citronné.

À ces expérimentations rudes, en damier, pulvérisateur thermique sur le dos, en coteaux, s’ajoutent de faibles résultats en années à maigre expression du mildiou, peu valorisants pour l’expérimentateur.

C’est pourquoi La Cave de Die Jaillance finance et met en place en 2013 une station de brumisation afin d’optimiser l’expression du mildiou. Il s’agit de brumiser le feuillage pendant quelques heures en fin de nuit. Ce maintien d’une forte hygrométrie en période poussante et chaude favorise l’installation de la maladie dans la parcelle. En année très sèche, le recours à l’inoculation sera utilisé. 

Les résultats obtenus

En situation de faible pression, les stratégies à faible dose de cuivre ont permis une protection identique à celle de la référence cuivre. En situation de très forte pression, seul le cuivre à pleine dose assure une protection suffisante du vignoble contre le mildiou.

Aucun des produits alternatifs testés n’a démontré une efficacité comparable au cuivre. La variabilité de l’efficacité observée d’une année sur l’autre incite également à la prudence : par exemple, l’efficacité de 79 % du PrevB2 observée en 2008 n’a pas été confirmée en 2009, avec une pression de maladie pourtant plus faible. L’intérêt de produits tels que le Chitoplant ou les huiles essentielles doit être évalué en étant vigilant aux risques de phytotoxicité et aux difficultés de miscibilité. Plusieurs produits testés seuls, comme le Lithothamne et les extraits de plantes n’ont pas démontré d’efficacité dans nos conditions expérimentales. En revanche, un effet synergique de certains produits en association au cuivre a été mis en évidence certaines années : phosphonate, infusion de saule, Timorex, infradose de fructose.

Depuis 2013, l’installation d’une station de brumisation permet de favoriser artificiellement le développement du mildiou sur la parcelle en cas de faible pression naturelle. En 2014, un nouveau protocole d’inoculation simplifié du mildiou a été établi, rendant les expérimentations plus fiables.

En 2016, des chélates ont été évalués ainsi que l’huile essentielle de thym à thymol. Les résultats démontrent un certain effet des chélates sur la protection contre le mildiou et méritent d’être approfondis afin d’amplifier les effets observés. L’évaluation d’un nouvel émulsifiant pour améliorer la miscibilité de l’huile essentielle testée a également donné satisfaction. Il sera aussi indispensable de tester à nouveau une huile essentielle de thym.

Voilà de quoi stimuler la poursuite des travaux expérimentaux en 2017 !

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