On revoit notre recette de compost à base de marc de raisin

Thibault Lepoutre est le responsable du domaine argentin de François Lurton. Dans un pays réputé pour ses vins rouges, les vins blancs ont une place importante sur les 136 ha de vignes que compte la bodega Piedra Negra certifiée bio.

Sur les cépages les plus précoces, la vigne est au stade premières feuilles étalées. La végétation n’est ni en retard ni en avance. Je dis cela par expérience, car nous n’avons pas de relevés précis sur la bodega. Mais cela va changer ! Cette année, nous commençons à construire un historique des dates auxquelles les stades phénologiques les plus importants sont atteints.

Nous avons par ailleurs fini la fertilisation. On apporte 10-15 tonnes par hectare sur les rouges et 15-20 tonnes par hectare sur les blancs. Pour réaliser ce chantier nous utilisons appareil doté de deux dents capables d’ouvrir un sillon à 10-15 cm de profondeur. Le compost est localisé dans ces sillons à proximité des pieds de vigne. Avec l’hiver sec que nous avons eu, la terre était particulièrement dure.

Comme chaque année, la moitié des surfaces de vigne de la finca a été amendée. Nous avons l’habitude d’épandre un compost maison à base de marc de l’année, de terre et de fumier de vaches. Mais cette année, nous avons temporairement changé la recette : 15% de terre prise sur des parcelles limono-sableuses non plantées et 85 % de fumier. Nous avons mis de côté le marc des vendanges 2021 qui se déroulées au printemps. Nous souhaitons désormais composter plus longtemps le marc. Pour les campagnes à venir nous utiliserons celui des vendanges n-1.

Ce nouveau processus de compostage est en cours. Nous avons monté nos tas, nos « saucissons » qui alternent des couches de marc, de terre et de fumier. Le tout est recouvert de paille et arrosé par des tubes d’irrigation. Il ne pleut pas assez dans la vallée pour que la décomposition se fasse sans eau exogène.

Cette année, nous réfléchissons aussi à tester la fertirrigation. Il existe désormais des produits homologués en bio pour réaliser ce type de fertilisation. Les produits sont chers et assez pauvres en azote, mais cela peut être une fertilisation d’appoint complémentaire au compost, notamment sur les cépages blancs.

Vers une pénurie de bouteilles?

Globalement, les travaux à la vigne suivent leurs cours. Il sera bientôt temps de commencer les épamprages. Nous travaillons surtout à la main car notre épampreuse mécanique n’est pas bien adaptée à notre système d’irrigation. Enfin, les 35 moutons qui ont pâturés 75 ha cet hiver sont encore dans les vignes. Ils équipés de leurs masques qui les empêchent de manger la vigne. 

Sur les lignes d’embouteillage, en revanche, le travail est perturbé. Une des trois verreries du pays a pris feu il y dix jours. Tous les metteurs en marchés, dont nous, s’inquiètent d’une pénurie de bouteilles. Avant cet incident, il était déjà compliqué de s’approvisionner. Les verreries chiliennes voisines croulent déjà sous la demande ; elles ne peuvent pas absorber toutes les nouvelles commandes et privilégient les gros faiseurs.

Pour les bouteilles en verre blanc, pour la bodega, importer des bouteilles de France devient le meilleur compromis ! Et cela malgré les prix du fret maritime très élevé dans le sens UE/Amérique du Sud.

Article paru dans Viti Leaders n°465 de novembre-décembre 2021

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