Nous renouvelons le vignoble avec des variétés traditionnelles et résistantes aux maladies

Au chateau Ksara, nous venons de recevoir les plants de vignes pour renouveler 21 ha. Ils sont stockés pour le moment au frigo et le seront encore pour quelque temps : les plantations sont prévues pour avril. Si les conditions météo et de ressuyage de sol sont bonnes nous utiliserons la machine, sinon ce sera fait à la main comme l’année dernière où le printemps avait été inhabituellement humide.
 

Allier variétés traditionnelles et résistantes

Le pépiniériste VCR nous a livré des cépages traditionnels : syrah, marselan et chardonnay mais aussi des variétés interspécifiques résistantes au mildiou et à l’oïdium : cabernet volos, cabernet eidos et sauvignon rytos. Ce sont des variétés que nous avons déjà planté en 2017. Pour les prochaines vendanges, nous pourrons faire les premières micro-vinifications et voir ce qu’elles donnent sur nos terroirs libanais. Je suis confiant car tous les vins qui en sont issus et que j’ai gouté m’ont satisfaits. Le prix de ces variétés résistantes est en revanche moins agréable ! Livré au Liban, le plant coûte 2,5 euros contre 1,35 euros pour des plants traditionnels. C’est presque le double mais sur le long terme, avec les économies de traitements sur 30 ans, on s’y retrouvera.

Au Liban ces variétés interspécifiques ne font pas l’objet d’une réglementation particulière. Elles peuvent être intégrées dans tous les vins. En même temps, contrairement à la France qui a structuré son vignoble par des signes de qualité, au Liban il n’y a pas pour l’instant d’équivalence avec les AOC, les IGP et les VSIG. Sur les étiquettes nous mentionnons la région de production. Au château Ksara, nous indiquons l’origine « plaine de la Bekaa ».

Nous faisons aussi des plantations du cépage local merwah. Les plants sont issus de sélection massale.
 

Des substrats qui retiennent l'eau

Cette année, nous allons aussi tester à plus grande échelle des substrats qui retiennent l’eau. Ces supports de cultures sont déjà utilisés sur des plantations d’agrumes, de palmiers ou sur des plantes ornementales. Pour nous l’idée est de voir l’intérêt du substrat pour les pieds de vigne complantés. Depuis l’interdiction de l’arsénite de soude, l’esca et les maladies du bois sont problématiques. Pour limiter les pertes de rendement nous complantons mais les jeunes pieds souffrent de la concurrence de la vigne en place même sur des parcelles irriguées. Donc en temps normal nous devons arroser, à part, ces jeunes pieds.

En 2018, nous avions fait de premiers tests mais il a plu au printemps. Nous recommençons donc cette année avec une formulation un peu différente ; le substrat est prêt à intégrer à la terre et il est associé à un fertilisant. Un gramme de gel (à la composition secrète) est censé pouvoir retenir 300 ml d’eau. L’effet durerait 3 à 5 ans selon le fournisseur hollandais.

Je vais terminer sur un point climatique. Le mois de février n’a pas était ensoleillé ; c’est même tout le contraire. La neige a laissé la place à la pluie, à beaucoup de pluie. C’est normal mais cela faisant bien longtemps que je n’avais pas vu cela. Les nappes se rechargent et le lac artificiel de Qaraoun retrouve un niveau conséquent. L’agriculture libanaise avait vraiment besoin de ces recharges pluviales et nivales.

James Palge, français expatrié, est le directeur technique et l’œnologue de la plus grande propriété viticole du Liban : le château Ksara qui compte 437 ha de vignes. Toute la production est commercialisée en bouteille soit 3 millions de cols par an

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