Reynald Parmelin est à la tête de La Capitaine, domaine familial de 25 ha situé à Gland (entre Genève et Lausanne) en Suisse. Il produit en bio et biodynamie des vins rouges (45%) et blancs (55%) issus de 21 cépages distincts.
Nous avons commencé à tailler - en respectant les flux de sève - fin novembre. 50% de nos vignes sont conduites en guyot, le reste en cordon de Royat. Nous avons remonté depuis 20 ans les fils de palissage pour moins de pénibilité lors des opérations de taille. Le fil du cordon se trouve à 1m et on taille pratiquement sans se courber. Nous avons 21 cépages différents. 16 vins distincts. Diversifier les cépages est intéressant commercialement et cela me plait également en tant que vinificateur. Nous avons peu à peu intégré des variétés résistantes aux maladies : en blanc, nous avons le johanniter depuis 25 ans (1 seul gène de résistance, 2 traitements maximum par an) et depuis quelques années un peu de divona, un cépage très fruité et aromatique mais avec le défaut d’être mûr très tôt. En rouge, c’est plus délicat, nous n’avons pas encore trouvé notre bonheur. Nous avons depuis 7 ans du divico (gamaret x Bronner), qui ne nécessite que 0 à 2 traitements/an, mais le vin semble un peu léger vinifié seul, mais intéressant en assemblage avec le pinot. En ce moment je fais pas mal de dégustations pour trouver des variétés résistantes avec plusieurs gènes.
Notre encépagement suit l’évolution de la consommation des vins en Suisse : le blanc régresse au profit du rouge. Le réchauffement climatique nous ouvre par ailleurs de nouvelles possibilités! Avant nous étions limités sur le pinot noir et le gamay. Puis nous avons intégré le gamaret et désormais merlot, syrah, cabernet-franc, ainsi que du malbec, planté il y a 4 ans. Ce sont des petites quantités (2 à 3000 bouteilles), mais je trouve intéressant de diversifier tant au niveau vinification qu’à la vigne : cela nous permet d’étaler les vendanges et les travaux pendant toute la saison.
