En Bolivie, on cultive la vigne à plus de 2 000 m d’altitude

Après le Chili et ses bodegas grandioses, je remonte la Cordillère des Andes jusqu’à Tarija, grande ville du Sud de la Bolivie, célèbre… pour ses vins ! Pendant plusieurs jours, je visite les différentes bodegas, des grandes caves industrielles aux petites bodegas familiales, je déguste les spécialités locales et rencontre les amateurs de vins. Quel dépaysement vitivinicole !

Les vignes de Bolivie sont uniques en leur genre : baptisées vinos de alturos, elles culminent entre 1 600 et 3 000 mètres d’altitude. Ainsi, et alors que je me rapproche de plus en plus de l’équateur, l’altitude assure aux raisins un climat doux, relativement tempéré, avec de belles fraîcheurs nocturnes.

Concentrés, riches, fruités et qualitatifs

L’emplacement sur le globe ainsi que la topographie montagneuse et aride sont particuliers et spécifiques à Tarija : la luminosité y est plus importante qu’ailleurs. « D’après les scientifiques, cette luminosité permet une concentration plus importante de resvératrol et de sucres dans les raisins de Bolivie », explique le guide lors de la visite du domaine de Kuhlmann.

Les vins boliviens sont donc concentrés, riches, fruités et qualitatifs. Dans ces conditions, les Boliviens n’ont pas attendu l’arrivée des Européens pour planter du raisin, dont l’histoire dans la région remonte à 1548. Puis les Espagnols développèrent ici le vin de messe.

Lors de la visite du domaine Kuhlmann, il apparaît évident que la modernité s’est installée dans les caves boliviennes : grandes cuves en inox thermorégulées, pressoirs pneumatiques, barriques de chênes français mais aussi américains et une propreté irréprochable. Les cépages quant à eux – et je goûte de très bons vins – restent internationaux : cabernet-sauvignon, merlot, malbec et chardonnay. Ceci étant, la production de « vino seco », est minoritaire et privilégiée pour l’export européen.

« Nous préférons les vins doux, moins astringents, plus suaves et ronds, confie le propriétaire de la Casa Vieja. Les raisins vendangés sont très sucrés dans la région et, historiquement, nous arrêtons les fermentations avant la fin. »

Le singani est la spécialité locale

Je visite ensuite l’incroyable distillerie du domaine Campos de Solana, l’un des plus réputés de Bolivie, afin de découvrir la célèbre liqueur nationale : le singani. Certains le comparent au Pisco, fameuse liqueur d’Amérique du Sud. Si le procédé d’élaboration n’est pas le même, il présente pourtant de grandes similitudes : vinification traditionnelle en blanc, distillation et sélection des meilleures fractions distillées. « Certaines fractions peuvent être distillées jusqu’à trois fois afin d’obtenir des singani haut de gamme », m’explique le guide. À la dégustation, les amateurs de vins distillés ne s’y tromperont pas : la technologie de distillation est parfaitement maîtrisée sur ces hauteurs.

Article paru dans Viti Leaders d'octobre 2018 

 

Œnologie

Vente

Boutique
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client abonnements@info6tm.com - 01.40.05.23.15