Variétés tolérantes: moins de traitements mais pas zéro traitement

Baco, Chambourcin, Plantet... Ces noms ne vous disent peut être rien. Cela est bien compréhensible! Ces variétés hybrides ne représentent que 8 000 hectares, dont une bonne part chez les particuliers. Alors pourquoi en parler? 

Tout simplement pour leur résistance aux maladies cryptogamiques tels que l'oïdium ou le mildiou. Depuis le lancement d'Écophyto, les variétés résistantes font reparler d'elles.
L'idée d'avoir des cépages qui ne nécessitent pas ou peu de traitement intéresse.
Mais il y a un hic. Baco et consort, ont peu de notoriété, sont difficiles à trouver, et une fois vinifiés, donnent des vins aux qualités gustatives... inégales.

Alors on cherche, à l'étranger et en France.  
 

L'Inra plante...

L'Inra plante et va planter, 10 parcelles de 0,5 ha. Les premiers pieds de cépages résistants sont en terre depuis 2012 dans l'Aude. 

L'inra mène aussi des programmes de croisements. Mais pas question de mettre sur le marché tous les cépages résistants trouvés. Seules les variétés polygéniques, c'est-à-dire ayant plusieurs gènes de résistances le seront. Avec cette précaution, le contournement des résistances par les champignons est plus difficile. À l'Inra, les résistances se veulent durables.

En revanche, avec cette mesure, impossible de viser le zéro traitement. La résistance sera  partielle. Le champignon pourra donc contaminer la vigne. Néanmoins, la réponse de défense sera plus rapide et plus efficace qu'avec les cépages actuels. Il y aura une expression des symptômes... mais de faible intensité. Les traitements phyto seront limités mais ne disparaitront pas.  

D'autant qu'à arrêter les anti-mildiou et les anti-oïdium on risque de voir réapparaitre des maladies secondaires comme l'anthracnose ou le rot brun. 

L'Inra prévoit d'inscrire ses premières variétés à résistance polygéniques d'ici à 2016. quatre ou cinq dans un premier temps. À partir de 2017, l'Inra inscrira des variétés tolérantes développés par des Instituts étrangers.
 

... et des initiatives privées se développent en parallèle. 

Par exemple, le domaine de la Colombette, dans l'Hérault, qui réalise des essais, sélectionne et commercialise des variétés tolérantes:

Colombette Vitis Innovation vous invite à découvrir sa gamme de cépages résistants, sur son stand - Hall A1 Stand F15 - à l'occasion du Sitevi. 

Vous pouvez vous aussi mettre en place des expérimentations avec des variétés étrangères non classées. Pour cela il faut:
  • se rapprochez tout d'abord de FranceAgriMer en région pour monter un dossier descrivant l'expérimentation (surface, cépages, durée...);
  • trouvez un organisme technique compétent pour suivre les parcelles: IFV, chambre d'agriculture, interpro;
  • avoir des droits de plantation attachés à votre exploitation.
La période minimum d'observation est de cinq ans, le vin qui sera produit ne pourra être commercialisé qu'en vin de France sans mention de cépage et vous devrez remettre le suivi d'expérimentation à FranceAgriMer qui le rendra publique. 

Si cette thématique vous intéresse vous pouvez vous rapprocher de pépiniéristes investis comme Calmet qui travaille en partenariat avec l'Institut de viticulture et d'œnologique de Freiburg, en Allemagne.
Si vous allez au Sitevi, rendez-vous sur le stand de l'ICV le mercredi 27 novembre de 14h à 17h pour la conférence-dégustation "Quel avenir sur les cépages résistants?" (Hall A1, allée F, stand 019).

Avec un taux de renouvellement du vignoble de 2% par an, pensez-vous que les variétés tolérantes ont un avenir? 

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