Un pâturage remplace-t-il un désherbage au vignoble ?

En période hivernale, il apparaît que les bois de vignes ne sont pas appétants pour les brebis. Il est toutefois conseillé de protéger les complants.

Si chacun connaît l’adage "un binage vaut deux arrosages", peut-être faudra-t-il inventer bientôt un pâturage vaut un désherbage ? Dans les vignes du Diois, en tous cas, deux vignerons et un éleveur ont remis en pratique cette tradition ancienne de faire pâturer des brebis entre les rangs, à l’automne.

Des avantages existent pour l’un comme pour l’autre : côté éleveur, c’est un complément de fourrage à l’automne qui peut être bienvenu. Pour les viticulteurs, c’est un entretien de la parcelle à l’automne qui permet de repartir en sortie hiver avec un couvert végétal ras, y compris sous le rang. Sans compter l’apport de matière organique, par les déjections des animaux.

Une expérimentation "brebis et clairette"

Mais cette technique entraîne aussi quelques contraintes : gardiennage pour le troupeau, nécessité de protéger les jeunes complants, dont le bois plus tendre pourrait tenter les herbivores… Et quelques interrogations subsistent : est-ce que les résidus de traitements au cuivre pourraient être toxiques pour les brebis ? Est-ce que le troupeau pourrait abîmer les ceps même si leur cycle végétatif est terminé ?

Afin de résoudre ces questions, un projet de recherche « brebis et clairette » a été lancé l’an dernier. Porté par la Fédération départementale ovine, le syndicat de la Clairette et la communauté de communes du Val de Drôme, cette expérimentation sera réalisée par l’antenne française de la FIBL (institut de recherche suisse en agriculture biologique). Elle va se concrétiser par des analyses d’herbes et de sang des brebis, pour vérifier si les doses de cuivre présentes sont susceptibles d’induire des troubles chez les animaux.

Vers un dispositif de mise en relation

Une première campagne de prélèvements a eu lieu cet hiver. Marie Lafargue, directrice du syndicat de la Clairette de Die, explique:

Cette année, l’enherbement était assez faible étant donnée la sécheresse. Puis la neige s’est invitée et le pâturage a été un peu perturbé. Aussi, à l’issue de la deuxième année, nous nous interrogerons sur la nécessité de prolonger l’expérimentation, afin de disposer de données solides.

À terme, si les résultats sont concluants et valident la pratique, un dispositif de mise en relation des viticulteurs et des éleveurs pourrait être créé. Ce projet permettra ainsi de rapprocher deux filières importantes pour la région, qui se cotoient mais ne travaillent habituellement pas ensemble.

Contact et détails, sur le site d’agriliens.

Lire aussi le communiqué de presse de la communauté de communes.

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