Traitements: l'arrêté "école" sera-t-il respecté?

En Gironde, l’arrêté préfectoral qui limite les traitements phyto aux abords des écoles s’organise en 2015. L’application de produits pharmaceutiques en viticulture est désormais interdite jusqu’à 50 m des limites des établissements scolaires, pendant la durée des activités scolaires et des récréations, et 20 minutes avant et après le début et la fin des cours. En utilisant des pulvé face par face à jet porté, cette distance passe à 25m, et devient nulle pour un pulvé confiné.

Patrick Vasseur, vigneron à Morizès, est vice-président de la chambre d’agriculture de Gironde et responsable d’Écophyto au niveau de la chambre:

"Jusque-là, la réglementation indiquait seulement que l’on devait tout mettre en œuvre pour que le produit reste sur la parcelle, avec l’interdiction de traiter avec des vents supérieurs à 19 km/h. Cet arrêté s’ajoute à l’arrêté relatif aux bruits de voisinage, qui interdit de traiter avant 7h le matin, et après 20h le soir… Et si l’arrêté abeille passe, interdisant de passer 3 h avant le coucher du soleil et 2 h après, nous arriverons dans des situations où nous devrons peut-être nous mettre hors la loi, pour protéger nos vignes!"

Sur le département de la Gironde, Patrick Vasseur estime que 128 communes sont concernées par des vignes situées à moins de 50 m d’écoles. Si le vigneron reconnaît l’intérêt de limiter la dérive, l’investissement dans des pulvé confinés reste pour l’heure compliqué.

"Il faut compter un investissement minimum de 30 000 euros pour un équipement de pulvé confiné, très supérieur à un pulvé standard. Et sachant que vous ne traitez en général que trois rang maximum par passage, vos débits de chantiers sont limités."

Soutenir les pulvé antidérive

Pour favoriser l’acquisition de matériel de pulvérisation confinée, le conseil régional d’Aquitaine les subventionne jusqu’à 40%, souligne Philippe Reulet, chef du pôle épidémio-surveillance végétale à la Draaf d’Aquitaine.

"Nous avons mis en place des accompagnements maximums pour ce type de matériel qui permettent de réduire jusqu’à 40% de doses, comme l’a rappelé Stéphane Le Foll. Maintenant, c’est aux constructeurs de jouer le jeu. D’une part, les grosses sociétés doivent s’emparer du marché aujourd’hui trop restreint aux petites structures, excepté Grégoire. D’autre part, la mise en place de subventions ne doit pas entraîner de hausse des prix du matériel aux vignerons!"

 
Pour la campagne 2015, la communication est de mise pour informer les viticulteurs sur l’arrêté lié aux écoles. Au niveau pénal, les vignerons hors la loi risquraient jusqu’à deux ans de prison et 15 000 euros d’amende. Au niveau de la région Aquitaine, l’étendue de l’arrêté "école" est en réflexion, indique Philippe Reulet. Cet arrêté devrait d’ailleurs subir une révision en 2015, afin d’y intégrer de nouveaux éléments, comme la présence de haies ou de filets qui permettraient de réduire la distance minimale réglementaire.
 

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