Réduire le stress hydrique de la vigne avec un biochar de marc de raisin

Et si un compost amélioré de marc de raisins pouvait augmenter la rétention en eau et en nutriments du sol pour les vignes, et réduire ainsi le stress hydrique ? Voici l’objectif du projet Vinichar.

Mené par les chambres d’agriculture de l’Aude et de l'Hérault, l’IFV, la distillerie la Cavale de Limoux, l’Union des distilleries de la Méditerranée (UDM), l’Union nationale de groupements de distillateurs d’alcool (UNGDA) et la société VT Green, le projet Vinichar a été présenté lors du dernier Vinitech, avec les premiers résultats des essais 2017-2018. « En France, une cinquantaine de distilleries collectent les marcs de raisins et les lies de vin, avec des valorisations destinées aux filières agroalimentaires, agronomiques et énergétiques, et participant ainsi à l’économie circulaire », a rappelé Franck Jolibert, ingénieur à l’UNGDA.

Avec le projet Vinichar, l’objectif était de produire un compost amélioré, carboné et poreux appelé biochar, issus de sous-produits de distillation. « Les biochars sont produits à partir d’une biomasse chauffée dans une vis sans fin, avec des conditions précises de température et d’atmosphère, pour un temps de séjour défini, via le procédé Biogreen datant de 2003, dont plus de 40 installations existent dans le monde, a précisé Vincent Xavier, directeur technique de VT Green, société spécialisée dans la valorisation de la biomasse. Les biochars, qui ne sont pas issus de combustion mais de conversion, sont composés en majorité de carbone rémanent faiblement minéralisable. Ils se distinguent du charbon de bois par leurs propriétés physico-chimiques de porosité, CEC, conductivité et pH, et peuvent avoir une durée de vie de plusieurs dizaines, voire centaines, d’années une fois intégrés dans les sols. Les biochars ne sont ni des engrais ni des amendements, mais des additifs qui jouent sur la rétention de l’eau et des éléments nutritifs. »

Tendance favorable pour le Vinichar

Trois tonnes de marc sont nécessaires pour produire une tonne de biochar viticole. Pour être plus facilement apporté sur les vignes, le biochar de pulpes de raisins a été mélangé à du compost, donnant le Vinichar. C’est ce produit qui a été testé deux années de suite (2017-2018) dans des vignes de trois sites (Aude, Hérault, Gard), avec des apports avant débourrement (4 et 8 t de compost/ha ; 4 et 8 t de Vinichar/ha ; témoin sans apport).

« En 2017, sur l’indice de croissance de l’apex et le poids des baies, il y a eu une tendance favorable du Vinichar, par rapport à l’apport de compost seul et du témoin, indique Franck Jolibert. En 2018, la tendance était moindre, en lien notamment avec l’année très pluvieuse, comparé à 2017 et ses six mois de sec. Au global, sur la réduction possible de la contrainte hydrique, avec le suivi du potentiel de base, de la croissance et du poids des baies, l’effet du Vinichar montre des résultats encourageants en année sèche (pas d’écart en 2018) mais fragiles, d’où le besoin de poursuivre l’étude, en creusant sur l’effet dose. »

Article paru dans Viti Leaders de

Viti leaders 440 février 2019
février 2019

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