Lancée fin 2011 par le ministère de l’Agriculture, la certification environnementale progresse. Près de 5000 exploitations agricoles sont engagées au niveau 2 et une centaine ont atteint le niveau 3, donnant droit à la certification « Haute Valeur Environnementale » (HVE). Parmi elles, le Domaine du Bois Joly au Pallet (44), depuis juillet 2013. Laurent et Nathalie Bouchaud deviennent ainsi les premiers vignerons des Pays de la Loire à être certifiés HVE:
Nous étions déjà en agriculture raisonnée depuis plus de huit ans. Suite à une réunion d’information des Vignerons Indépendants sur la certification HVE, nous avons vu que nous remplissions déjà les critères. Rentrer dans la démarche pour l’ensemble de nos 30ha de vignes nous permettait d’indiquer à nos clients notre engagement environnemental: on fait ce qu’on dit et on dit ce qu’on fait!
Pour son millésime 2013, le Domaine du Bois Joly mentionnera «Produit issu d’une exploitation de Haute Valeur Environnementale» sur la contre-étiquette. Une manière de mettre en avant la démarche auprès de ses clients. Mais pour le vigneron, cette nouvelle certification reste encore méconnue des acheteurs. Pour David Destoc, directeur des Vignerons Indépendants des Pays de la Loire, il convient d’engager plus de vignerons vers la certification environnementale avant de lancer la communication grand public:
En janvier 2014, nous allons organiser de nouvelles réunions d’information auprès des vignerons, notamment au Sival. Des formations sur deux jours seront proposées pour ceux qui souhaitent en savoir plus. Avec les chambres d’agriculture 44 et 49, nous proposerons également un suivi personnalisé et une aide technique pour accompagner les vignerons volontaires.
Pour les Vignerons Indépendants, la certification environnementale est une vraie opportunité pour valoriser l’amélioration des pratiques et répondre aux attentes des consommateurs quant au respect de l’environnement. En Champagne et Aquitaine, plusieurs vignerons indépendants sont aussi certifiés HVE. Mais David Destoc précise:
Tout le travail de reconnaissance reste à faire, notamment la création d’un logo, comme nous le revendiquons auprès du ministère. Aujourd’hui, il faut davantage chercher à sensibiliser et rassurer les producteurs sur l’accessibilité de la démarche HVE. Un bon nombre pourrait directement être certifié en niveau 2, grâce aux réflexions sur leurs pratiques et la biodiversité.
Le coût de la certification peut néanmoins en freiner certains, même si Laurent Bouchaud voit cela comme un investissement lié à des convictions, avec des économies sur les coûts de production en contrepartie.
Vous devez renseigner une série d’indicateurs, notamment sur la biodiversité: mesure des haies, des bandes enherbées, etc… ce qui est long la première fois. La partie phytosanitaire était plus vite remplie, du fait de mon adhésion au Réseau Dephy. Tous les 18 mois, il faut payer environ 500 euros pour renouveler l’agrément. Somme que l’on pourrait répercuter sur le prix de vente des bouteilles, même si nous n’avons pas fait ce choix aujourd’hui. Nous n’avons pas cherché à être certifié pour l’agrément, mais pour valoriser nos pratiques.
Et vous, êtes-vous certifiés HVE? Comment valorisez-vous cette certification?
Pour aller plus loin :
► Les trois niveaux de la certification HVE
► Communiqué de presse: Certification HVE Laurent Bouchaud
► "Préparer mon exploitation à la certification HVE" (Chambre d'agriculture de la Marne)
► Les Caves de la Loire estampillées Agriconfiance et VDD (Mon-Viti)
